Les séries CW sont calibrées pour les ados et la détente. Une fois cette introduction faite, on peut considérer The Flash comme leur plus grande réussite, essentiellement grâce à un casting efficace. Faite pour provoquer l'addiction, la série réussit son objectif mais sans renouveler le genre. Et puis une série qui choisit John Wesley Shipp (Flash 1990) pour jouer le père de Bary Allen peut-elle réellement être mauvaise ?
Enfant, j'étais fan de Flash. Je n'ai rien retrouvé, dans cette reprise, de ce que j'y aimais enfant. Et tant mieux. L'intérêt des séries DC Comics de CW est de travailler l'émergence des super-héro(ines), pas leur apogée. D'où leur goût d'adolescence : leurs personnages affrontent leurs pouvoir et leurs responsabilités nouvelles avec la maladresse de cet âge de l'entre-deux et de la définition de soi.
Ce Barry Allen alias The Flash n'est ni grand sportif, ni bellâtre, ni charismatique. Il est un petit mec nextdoor qui, frappé par la foudre (et une matière noire), va devoir faire face à d'immenses pouvoirs : la définition même des super-héros, ces êtres d'inspiration christiques amenés à souffrir de solitude et de rejet pour sauver l'humanité.
Mais la force de The Flash est de contourner l'individualisme du super-héro en faisant reposer l'essentiel de sa réussite sur son équipe. Présents dans les comics, ses proches prennent ici une toute autre importance et sont le ferment de la série. Et si le concept est initié dans Arrow, c'est bien dans The Flash que la sauce prend toute sa saveur.
Scientifiques, amoureuse, père et pères adoptifs, toustes sont une part du héro, toustes lui sont indispensables et leur cohésion, leur gentillesse et leur générosité fait office de cerise sur un gâteau de sucre saupoudré sans limites. Ils et elles sont là, entourant la série de bons sentiments et de bisounourserie sans tomber dans le dégoulinant, jouant de l'humour et de la cohésion de groupe comme le liant d'une série qui n'aurait, sans cela, aucune saveur.
Cisco et Caitlin, par leur jeu et la composition de leurs caractères, rendent une série aux ressorts maintes fois vus et revus agréable, intéressante, et même positive. Oui, The Flash fait du bien : c'est la petite série honteuse que vous aimerez regarder quand il fait froid dehors et que votre moral est en berne. Et elle fera son office : suspense, méchants, gentils, et la petite touche de bienveillance qui réchauffe.
Oui, mais... mais la 3e saison, en jouant sur les ressorts des troubles induits dans la ligne temporelle par les voyages dans le temps, a laissé de côté la cohésion de ce groupe et la belle histoire de la solidarité. Se faisant, elle a tué son seul atout et se perd dans les méandres des échos temporels et des tentatives de restauration des timelines, sur le modèle de sa petite sœur DC Legends of Tomorrow.
C'est toujours triste de perdre en route une série qu'on a aimé comme une bouillotte en plein hiver sans chauffage mais il reste encore à CW quelques épisodes pour se rattraper et mettre un terme avec brio à une série qui a déjà fait le tour de tout ce que son histoire pouvait trouver d'intéressant à explorer. Allez CW, un petit effort ;)