Fleabag
8.1
Fleabag

Série BBC Three (2016)

Voir la série

Pour faire simple et en une phrase : Fleabag c’est une énorme claque. Deux saisons, 12 épisodes, deux jours et un pot de Haagen Dazs plus tard je digère lentement la qualité de cette série, le pot de Haagen Dazs aussi.


Pour commencer il est impossible de parler de Fleabag sans parler de Phoebe Waller-Bridge, Showrunneuse, scénariste, créatrice et actrice principale de la série. J’ai découvert Phoebe comme beaucoup dans la génialissime série Broadchurch ou elle tient solidement un rôle secondaire ou son jeu et son faciès anguleux atypique avaient titillé ma curiosité. Des rumeurs la pressentaient pour jouer le 13e docteur et l’idée me plaisait... Elle refait surface dans mes mentions à la suite de l’immense succès qu’ont connu ses deux séries en cours Killing Eve et bien sûr : Fleabag.


La série suit les canons anglais de la BBC en termes de format avec des saisons à peu d’épisodes : 6 de 25 minutes. Outre-Manche on préfère la qualité à la quantité et c’est tant mieux (sérieusement je n’en peux plus des saisons interminables de 23 épisodes).


L’intrigue suit ‘’Fleabag’’, Londonienne de 33 ans, dans sa vie et ses relations tumultueuses principalement familiales et amoureuses/sexuelles. La ou la série se démarque c’est par son ton, trash, cynique, et avec une irrévérence si distinctive de l’humour anglais. On suit sans filtre les nombreuses errances sexuelles et relationnelles de Fleabag. Celle-ci brisant régulièrement le 4e mur pour nous faire part de ses commentaires bien sentis sur la situation à la manière d’un Frank Underwood dopé au sarcasme.


Et c’est là qu’intervient le premier point important : l’écriture. Phoebe Waller-Bridge est une scénariste et dialoguiste de talent. C’est immensément drôle, les répliques font mouche et sonnent juste. Et au-delà de l’humour, la série aborde des termes extrêmement lourds : la dépression, l’addiction, le deuil, le sexisme. Phoebe Waller-Bridge rentre dans cette catégorie d’artiste comme Bo Burnham ou Noah Baumbach qui sont capables de me faire rire et pleurer en même temps, m’éclairent avec humour sur la vacuité, la mélancolie et la tristesse inhérente à l’existence humaine. Le changement de ton est toujours fait intelligemment et les cassures sont rares.


Note : La série a également une dimension féministe importante toujours visible uniquement grâce à la qualité de l’écriture. Les rapports et les interactions entre les personnages masculin et féminin sont presque affreusement réalistes et font un excellent portrait du sexisme ordinaire et de la culture du viol.

heomond
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste BingeWatch télévisuelle de 2019

Créée

le 21 mai 2019

Critique lue 906 fois

5 j'aime

heomond

Écrit par

Critique lue 906 fois

5

D'autres avis sur Fleabag

Fleabag
Moizi
7

Attends, ça devient bien à partir de la saison 2

C'est encore l'histoire douce-amère d'une trentenaire un peu délurée et désabuée... a priori rien de bien intéressant à se mettre sous la dent, puisque j'ai quand même l'impression qu'on a un peu...

le 18 déc. 2021

30 j'aime

1

Fleabag
Finchered
10

Sarcastic asshole.

Dès les premières minutes j'étais conquise: la série avait tout ce qu'il fallait pour me plaire: un humour coupant et noir, une approche du sexe décomplexée et hilarante, et le personnage principal...

le 22 déc. 2016

22 j'aime

1

Fleabag
ameliehyacinthinus
8

Lena version British

J'ai découvert, il y a peu l'actrice Phoebe Wallet-Bridge dans la superbe série "Crashing". Elle y jouait le rôle d'une femme fantasque et drôle prénommée Lulu et déjà on pouvait pressentir que la...

le 2 sept. 2016

19 j'aime

4

Du même critique

Jodorowsky's Dune
heomond
6

"I raped Herbert"

Je n’écris pas souvent de critique, mais Jodorowsky’s Dune fera exception. On m’a vendu ce Dune de nombreuses fois comme : l’un (ci ce n’est le) meilleur non film et pourtant je pense que j’aurais...

le 3 janv. 2017

3 j'aime

5

Hellraiser II : Les Écorchés
heomond
6

Sang, larmes, fascination et rdv chez le psy

Hellbound : Hellraiser II est, comme son nom l’indique si bien, la suite du Hellraiser premier du nom adapté de l’œuvre de Clive Barker. L’histoire commence là où le film précédent nous a laissés,...

le 23 mai 2020

1 j'aime

Les Animaux fantastiques
heomond
5

Plus d'un tour dans son sac

Un mot pour décrire Fantastic Beast : difficile, très difficile. Le film ne fait pas dans le juste milieu, il possède de très bon et de très très mauvais côté. Premièrement : Bon dieu que c'est laid...

le 17 nov. 2016

1 j'aime

1