Le cycle de Fondation est le deuxième grand cycle de SF que j'ai lu, après celui des Robots, il y a presque vingt ans de cela. Il va sans dire que cette lecture a façonné ma vision du genre. Mais je réalise aussi que les impératifs de la télévision ou du streaming en 2021 sont différents de ceux de l'écriture en feuilleton dans les années 50. Beaucoup de choses ont changé, et je m'attendais à une refonte et à une adaptation du matériau d'origine, ce qui est bien le cas. La moitié des personages sont des femmes, il y a des acteurs de couleur, etc. Il y a aussi une bien plus grande place accordée aux histoires personnelles (surtout de coeur, et assez plates) rajoutées pour l'occasion, et au background des personnages.
Le problème est que Fondation reste une mauvaise série, et ce pour des raisons de pure cinématographie. Le rythme est très inégal, avec deux épisodes pilotes remplis d'action, de personnages et de scènes hautes en couleur. Les épisodes suivants se traînent en longueur, avec des scènes exagérément étirées et pauvres en évènements, qui se focalisent sur les intrigues psychologiques des personnages (ça ne vole pas très haut). Les deux premiers épisodes se déroulent en effet sur une période de quelques centaines d'années: présentation de la psychohistoire, procès de Hari, exil. Les deux épisodes suivants se déroulent sur deux jours. Il ne se passe littéralement rien: des vaisseaux approchent de Terminus, Salvor a des visions incompréhensibles, la tension monte un peu. Les acteurs sont bof (le seul potable, Jared Harris, qui incarne Seldon, meurt quasi immédiatement). Bref, on s'ennuie. Et si je pardonne facilement aux créateurs d'avoir adapté les romans pour coller au format série, je ne leur pardonne pas d'avoir rendu Fondation ennuyeuse.