Une série vraiment sympas si on lui laisse sa chance...
Si l'on passe les quelques détails un peu "gros" des deux premiers épisodes (ou de la manière dont certaines enquêtes sont résolues par Walter) et qu'on se laisse aller à accorder une petite chance à la série, il y a de fortes chances pour que l'on en devienne accroc.
La série a le mérite d'amener les choses progressivement, de nous laisser des zones d'ombres, de ne pas expliquer tout au fur et à mesure et de nous laisser cogiter, ce que j'aime beaucoup. (J'avoue que ce fut un peu sportif pour expliquer le comment du pourquoi du qui du où au copain avec qui je regardais la série à chaque épisode, mais cela vaut la peine. Mononeurones adeptes de séries peu complexes, s'abstenir lol).
Elle se complexifie au fil des épisodes et ca, c'est tant mieux. Un univers parallèle, trois univers parallèles, des retours dans le passé, un petit saut dans le futur... On s'y perd un peu, mais ca aussi je l'apprécie, car ce n'est pas une simple série qu'on peut regarder sans la suivre et sans se concentrer un minimum. Comprendre Fringe, cela se mérite, et je dois admettre un petit penchant pour ce genre de série, qui créent un lien entre le spectateur et son histoire : il faut suivre et donc s'impliquer, tout simplement.
On appréciera également le talent des acteurs, qui doivent jouer dans la subtilité afin d'interpréter leurs personnages dans différents univers (qui ne sont donc pas eux même, mais d'autres versions d'eux et qui doivent donc être interprétés différemment), avec une mention spéciale pour l'interprète de Walter Bishop, vraiment fantastique. (Est il nécessaire de le préciser, même si la vf est correcte, rien ne vaut la VO...).
De plus, à mesure que le temps passe, que l'on saute d'un univers à l'autre, les relations entre les personnages évoluent et ca aussi c'est intéressant. On ne reste pas figé dans l'attente d'une vaine histoire d'amour, d 'une vaine réconciliation familiale, d'une vaine guérison, d'un vain pardon. Non, tout cela, on y arrive. On fait un pas dedans, on recule, on avance, on ne sait jamais si les acquis sont véritablement acquis ou si une tuile va retomber sur la tête des personnages et ca c'est sympas : on apprend à mieux les connaître, à mieux les comprendre justement parce qu'ils ne sont pas dans une évolution linéaire fixe.
Mon seul bémol, et c'est ce qui fait perdre le point ultime à cette série (pour info, je note les oeuvres entre 2 et 9 : 2 pour la participation, l'effort créatif, et 9 car nul n'est parfait), c'est son final.
Je ne dévoilerai rien de crucial ici, mais il me semble que la dernière saison est la saison de trop... On part sur un tout autre délire, qui pourrait être intéressant mais qui est traité à la va-vite. Dans son empressement la série snob toute une partie de ce sur quoi elle est basée pour ne se contentrer que sur un point de détail un peu bâclé. Pourquoi ne pas conserver le format des saisons précédentes au lieu de se contenter d'une quinzaine d'épisodes ? Cela aurait permit d'appronfondir cet aspect de la série tout en permettant au spectateur, comme par le passé, de se familiariser avec les personnages (ce qui est l'une des forces de la série) tout en créant une occasion de revenir sur les liens entre les deux univers...
Au final, un excellent mixe entre X Files (puisque c'est souvent la comparaison qui est faite, malgré le fait qu'à part le côté FBI et enquêtes spéciales je ne vois pas grande ressemblance) et Star Trek (Il faudra un jour que je re-compte tous les clins d'oeils, à la série originale présents dans Fringe).
Avec un grand youpi jubilatoire pour la fan que je suis de l'acteur interprétant William Bell ^^ Ses rares apparitions mettent toujours du bonheur dans mon petit coeur lol