A-1 Pictures s'empare du roman original (et non du manga) pour adapter l’œuvre de Yusuke Kishi et nous projette un millénaire dans le futur, où seulement 2% de la population persiste, au milieu de créatures étranges et démonstrations de pouvoirs psychokinétiques. C'en est le cœur de cette nouvelle humanité puisque les plus jeunes sont instruits à les développer afin de conserver l'hégémonie de leur race face aux espèces inférieures. Il y a toute une mythologie, un lexique évolué et des mœurs nébuleuses qui ajoutent à l'ambiance énigmatique instaurée dès le premier épisode. Malgré des explications éparses, le récit captive, de par un rythme singulier et un développement souvent imprévisible. Le récit regorge d'idée et de sursauts d'horreur, nous plongeant dans une aventure tordue inoubliable.
Entre science-fiction et dark fantasy, l'univers imaginé par Yusuke Kishi se veut intrigant et profite d'une animation splendide pour envoûter. Le dessin rappelle souvent les films de Ghibli, avec ses couleurs harmonieuses et galvanisante, sa 2D doucereuse, et ses compositions uniformes donnant la part belle aux paysages et l'onirisme qui en émane. L’animation prend des formes variées pour refléter la dimension plus mystique de l'histoire, s'épanouissant alors en séquences fabuleuses via des visuels avant-gardistes et l'emploi concourant de différentes techniques artistiques. Les compositions musicales écrites par Shigeo Komori finissent d'habiller ce monde d'une aura sibylline et enchanteresse, navigant entre sonorités expérimentales et chants majestueux faisant écho à Kenji Kawai. De par ses séquences poétiques et philosophiques, From The New World se pose surtout comme un commentaire social, retraçant les affres sanglantes de l'humanité à travers un proto-futur tout aussi effarant.