Très divertissant... mais.

Une porte reliant le monde moderne à un univers médieval-fantastique s'ouvre au Japon, déversant une armée de chevaliers, de gobelins et de dragons. L'armée nipponne, après avoir repoussé l'attaque, va s'installer dans la "région spéciale" pour tenter d'en découvrir les secrets et d'en extraire les ressources...

Alors, commençons par le principal. Oui, c'est de la grosse propagande militaire. Les gros tanks sont suivis de jolis avions, le tout complété par de magnifiques hélicoptères, et il suffirait de changer la langue et le drapeau pour pouvoir gueuler "America, Fuck Yeah !" sans aucun problème... mais avouons-le, de temps en temps, c'est sacrément plaisant. Rajoutez là-dessus des personnages assez attachants et vous obtenez un très bon divertissement.

Mais.

Parce qu'il y a un très gros mais : malgré mon 9/10, Gate me laisse sur ma faim, sur l'impression que ça aurait pu être tellement plus que ça. Une porte s'ouvre entre un univers moderne et un univers médiéval, l'idée que le premier va avoir l'avantage technologique et scientifique sur le second est une évidence, ce qui sous-entend que le Japon n'aura que très peu à apprendre de ces nations ayant des siècles de retard (si ce n'est, bien entendu, sur l'aspect artistique et culturel), pour autant ici on parle d'un univers médiéval-fantaisie : si je peux tolérer que l'animé ne montre qu'un intérêt limité envers les gros oiseaux cracheurs de feu, j'ai l'impression qu'à aucun moment personne ne se rend compte qu'ils viennent de découvrir un univers où des elfes vivent des siècles, où des demi-dieux sont immortels, où des mages peuvent, par la force de l'esprit, plier les lois de la physique (sans pour autant que cela soit totalement déconnecté de la chimie !). Rien de tout ça n'est expliqué, rien de tout ça n'est exploré.

De même, dans l'autre sens, si les technologies modernes impressionnent les locaux et si la bouffe du 21ème siècle semble avoir beaucoup de succès, il faudra attendre des blagues faciles sur des femmes fan de yaoi pour avoir enfin droit à un quelconque intérêt de leur part pour l'art et la culture du Japon moderne, le reste du monde n'existant de toute façon que pour faire valoir la supériorité des services secrets nippons sur les autres. À croire que chacun des deux univers existe en parallèle l'un de l'autre, alors même que l'intérêt de cette histoire, c'est l'ouverture d'un pont entre les deux...

Donc au final, même si l'animé fut tout aussi plaisant que je l'imaginais (et que je l'ai dévoré du début à la fin en ayant du mal à m'arrêter), il ne l'a pas du tout été pour les raisons que j'espérais. Je le note donc très positivement tout en étant, sur beaucoup d'aspect, plutôt déçu.