Un pur régal ! Le démon Rampa (David Tennant très en forme et "diaboliquement" charismatique) qui roule à fond dans sa Bentley sur du Queen (à tout point de vue : miam), et un ange doucereux (Martin Sheen, à qui l'on donnerait le Bon Dieu sans confession, adorable innocent) qui se fait traiter de "tantouze" tout sourire aux lèvres... Gens sérieux (et ennuyeux) s'abstenir, Good Omens est un concentré de délires jouissifs. Quand on lit le roman (excellent) de Neil Gaiman et Terry Pratchett, on se demande comment cette œuvre déjantée peut être adaptée à l'écran : des extraterrestres, des tibétains qui creusent des tunnels, une sorcière maboule qui suit des prophéties tordues... Et comme hommage à Pratchett (à qui la série est dédiée), Gaiman y est allé au culot : tout est pris au pied de la lettre, et rien ne manque à l'appel. Les deux premiers épisodes suivent religieusement (si l'on peut dire...) le récit du roman, mais dès le troisième épisode la série se permet un rajout : une introduction inédite sur les deux compères...de trente minutes (le générique arrive au milieu de l'épisode, original) et la digression est impeccable car elle explore davantage la relation de l'ange et du démon, ce qui manquait un peu au livre (malgré sa qualité brillante), et elle nous met K.O. par les fous-rires. En effet, comment résister à un Tennant se cramant les pieds dans une Église pour sauver un Sheen médusé devant le spectacle affligeant... Un immense merci au groupe Queen d'avoir donné son accord sans réserve, on se régale car la série est rythmée aux musiques "endiablées" du groupe, avec des blagues pour les amateurs : la chanson "Bicycle Race" (dont le clip montre des femmes nues sur des vélos qui y prennent un plaisir "certain", jugées sataniques par les bonnes mœurs), que l'on entend quand la sorcière (la femme satanique) est à vélo... Il fallait la choper, à l'image de cette série en véritable OVNI qui s'offre aux plus farfelus d'entre nous. Mention au beau générique qui reprend les peintures de Bosch sur une musique addictive, on se remet le début juste pour en profiter de nouveau. Pratchett aurait été hilare (et fier) de son hommage, David Tennant et Martin Sheen s'amusent comme des petits fous...et nous aussi !