Grey's Anatomy
5.5
Grey's Anatomy

Série ABC (2005)

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L'anatomie du ̶s̶c̶é̶n̶a̶r̶i̶o̶ ̶ vide

Alors c'est ça Grey's Anatomy ? Et ben...

Vous avez ici devant vous l'une des séries médicales les plus longues à ce jour, ayant réussi l'exploit à dépasser la série culte Urgences (celle qui aura popularisé ce type de série sur l'hôpital).

Or la longueur (et j'insiste sur ce mot) est évidemment souvent synonyme de répétition.

Si j'avais aimé j'aurais pu utiliser d'autres adjectifs tel prolifique par exemple. Mais il n'en est rien. Je reste sur l'utilisation au ton acerbe (ton souvent employé par ces supérieurs surtout la nazie).

La longévité est la caractéristique typique des soap-operas. Qu'il se lave avec du gel hydroalcoolique ou du savon à chaque intervention, permettez moi de vous dire que je m'en lave les mains.

Le pire est que l'expression elle-même est devenue la désignation de ce genre aux origines négatives.

Car je vous le demande, connais t'on à ce jour un bon soap opéra ?

Cette désignation provient du fait que les premiers feuilletons radiophoniques américains étaient produits et commandités par des fabricants de savon et autres produits d'hygiène et d'entretien. (Wikipedia).

Super hein ? On a très vite compris que les femmes au foyers qui faisait le ménage avait de quoi passer le temps en trouvant ici leur bohneur et leur raison de vivre. On vous produit du torchon pour pouvoir le laver avec ces coupures de pub qui vous ramène à la terne réalité. Elle pense s'évader dans une fiction pitoyable, pour un retour à un quotidien encore plus triste sur sa misérable condition. La réputation est la même que la presse people ou la téléréalité. Simplement la différence est ici de raconter une fiction pour illustrer le réel, même si le résultat donne un réel terne sans intérêt.

Le public ciblé est donc au départ féminin. La ménagère s'ennuie chez elle, elle ne sait pas quoi faire de ses 10 doigts, et pour l'abrutir encore plus et l'éviter tout type de raisonnement, on lui vend ça. Car on aimerait bien vendre que des pubs de tout et n'importe quoi, mais merde ça ne raconte pas d'histoire !

L'idée n'est pas ici de faire une réflexion sur le patriarcat, mais plutôt sur l'irrespect de ce genre de produits puants et nauséabond, qui ne peut que nous éprouver du dégoût sur la saleté qu'on voudrait nettoyer pour de bon.

Les exemples les plus connus de soap opéras sont Les Feux de l'amour et Plus belle la vie. Formidable, quel bel exemple à suivre.

Si nous français on a pas réussi à surpasser les américains dans leur connerie (un préjugé si répandue avec son fond de vérité chez nous), avec Plus Belle la vie qui n'a fait que de l'enlaidir pendant 18 ans, nos amis les ricains nous ont surpasser dans les vérités de l'amour pendant 50 ans. Et si ça peut vous rassurer, ce n'est toujours pas terminé.

Car ce qui est formidable avec ce produit mal lavé, est qu'on peut raconter absolument n'importe quoi, au même prix que ces pubs de lavement. On peut passer du coq à l'âne quand on veut et donc comme on veut. Puisque tout peut arriver, car la vie est imprévisible, faite de rencontres et de séparations, de ressemblances et de différences, de hasard et de préméditation, de certitudes et d'incertitudes, de vérités et de mensonges, de champ et d'hors-champ...

Bref TOUS LES COUPS SONT PERMIS !

Tout est possible dans une infinité interminable où on peut trouver je ne sais quel prétexte (ou parfois carrément pas du tout), sur le pourquoi du comment. Pierre a demandé sa mutation, Paul a changé d'avis, et Jacques a eut un accident... Et le plus drôle est qu'on peut éviter bon nombres d'épisodes et de saisons car on y retrouvera les mêmes pseudo-doutes existentiels du genre MON DIEU QU'AIS-JE FAIT DE MA VIE ? LA VIE A T'ELLE UN SENS ? Sous prétexte que depuis la nuit des temps l'homme se pose des questions, et que ces questions n'y trouvent aucune réponse avec vous : les soap opéras. Je jette donc ce savon à la poubelle.

Le format d'une série est en effet addictif car il est celui qui se rapproche de la vie. Sur du LONG terme, on explore les relations triviales, amicales, sentimentales, professionnels et conflictuelles. L'idée est d'avoir des personnages principaux par rapport à d'autres, mais souvent des intrigues secondaires deviennent (on a l'impression) fondamentales. Au cinéma ça peut être gênant, dans une série ça passe mieux, vu qu'on se doute qu'il faut en attendre un peu plus pour en avoir pour notre argent (sans trop le dépenser par l'influence de ces pubs, surtout de savon).

Ce LONG terme c'est quand il n'a plus de fin qu'il devient un risque de tirage sur la corde, ou plutôt ici de tirer sur l'ambulance. Tous les jours des gens tombent malades ou meurent, et ça alors ! Tout le monde meurt aussi de vieillesse !

Meredith Grey nous balance des phrases, des réflexions toute faîte, des évidences superficielles sans profondeur qui m'ont fait penser à toutes ces adolescentes qui recopient bêtement des citations connus sur leur compte des réseaux sociaux.

Nous nous posons des limites. Mais ces limites malheureusement nous délimitent.
L'intimité. L'intimité est sacré. Mais parfois l'intimité s'effacent quand nous pénêtrons dans l'intimité des autres.

Merci Meredith Gray, mais qu'est-ce qu'on ferait sans toi ? C'est tellement profond ce que tu nous racontes, tellement perspicace. Si tu te met à ruminer en pleine urgence, permet moi de te dire, que pour rien au monde je n'aurais envie de me faire soigner par toi.

Maintenant si tu me le permet, vient mon moment de vérité à moi :

Grey's Anatomy en soi n'est pas une série complètement médiocre. On le sait, tout n'est pas noir ou blanc. Ici c'est plutôt gris. C'est ce côté JEUNE ET DYNAMIQUE (bizarre ça me fait penser à quelqu'un toujours parmis nous qui ne fait lui aussi pas l'unanimité), qui est et restera casse-pied. Ces musiques de DJEUUUUUNNNNNEEESSSSS (sans aucun rapport avec le milieu médical), ce côté OH MON DIEU C'EST TELLEMENT VRAI, LA VIE EST SOUVENT INJUSTE ET DURE MAIS OMG ENTRE POTES ON SE SENT MIEUX ! PARCE-QUE L'AMITIÉ C'EST SACRÉ ET PUIS SOUS LES FEUX DE L'AMOOUUURRRRR TOUT EST POSSIBLE ! Est désespérément insupportable.

Ce genre d'humour, d'état d'esprit puéril au ras des pâquerettes (ou en-dessous de la ceinture pour rester dans l'anatomie du corps humain), ne sera jamais un chef-d'oeuvre. Ce côté pétillant sans prise de tête en nous faisant croire à la complexité dans la dureté de la vie ne marquera jamais les esprits. N'est pas Friends qui veut (où on a plus retenue les noms de ces amis). Je n'éprouve nul envie d'être amie avec eux ici. Il est vrai que certain dialogues des malades sur leur vérité caché peuvent être compréhensible par moment ; mais en soi la série reste divertissante mais sans plus.

Déjà 10 ans avant les Feux de l'amour, on a eut le droit à Hôpital Centrale qui n'a toujours pas fermé ses portes. Il n'y a plus qu'à espérer que Grey's Anatomy n'en fasse pas autant. Quel fierté y'a t'il à obtenir le record de la longévité au détriment de la qualité ? L'expérience n'a peu d'importance si on persiste dans l'erreur. L'erreur est humaine mais persister est diabolique.

DOCTEUR HOUSE VENAIT ME SOIGNER !

Analyzer-Robot
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Créée

le 30 janv. 2023

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Analyzer Robot

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