Gypsy est une série floue, qui brouille les pistes et qui balade son spectateur. Elle aborde les thèmes du contrôle, de la manipulation, et de la transgression.
Qui est cette psychologue et quel est son véritable but ? Veut-elle aider ses patients ou est-elle dangereuse ? Est-elle profondément perverse ou tout simplement perdue ?
Dans la réalisation rien à redire: les acteurs sont tous excellents, Naomi Watts est troublante, et Sophie Cookson, en sirène tentatrice et séductrice, nous captive. Parfois, la mise en scène, flottante, nous rappelle David Lynch. Les couleurs chaudes, l'utilisation du flou, beaucoup de scènes sont envoûtantes, et il est difficile de décrocher. Le seul bémol dans la production de la série est le générique: beaucoup trop cheap et impossible à regarder.
La véritable force de la série réside dans son scénario, où l'on ne sait jamais comment se positionner par rapport à son personnage. On ne sait pas si on parvient à la comprendre, à l'aimer ou enfin à la haïr. On reste impuissant devant la toile machiavélique qu'elle tisse. On l'observe avec dégoût et fascination.
D'autre part, la série offre un point de vue intéressant sur la psychologie aujourd'hui. Bien que Jean soit l'exemple de la plus mauvaise thérapeute qui soit, les séances avec les patients, celles de supervision avec les autres psys, ou encore la manière dont la série montre les relations de co-dépendances ou encore l'addiction sont crédibles.
La série traite également d'une problématique rarement aussi bien amenée: l'identité de genre chez les enfants.
L'intrigue se déroule d'une manière assez saccadée, où le début est captivant puis où l'on s'ennuie, avant de se transformer subitement en thriller. Cependant, tous les mystères construits autour de la psyché de cette effrayante thérapeute et des relations dangereuses qu'elle entretient nous donnent envie de voir la suite, et nous gardent en haleine pendant le finale de la première saison, où l’étau se resserre.