J'ai vu l'épisode pilote il y a 4 ans, j'ai été vraiment charmé par l'ambiance visuelle et musicale de cet univers. Plein de personnages hauts en couleurs avec des design originaux et bariolés, plongés dans un enfers dans lequel ils sont coincés, sous la menace d'un génocide annuel. J'ai adoré. Depuis j'ai regardé Helluva Boss qui, malgré ses défauts, m'a tout autant agrippé.
Mais au fil du temps la série se faisait de plus en plus discrète sur son avancée. Un clip musical sortit en 2020, l'épisode pilote traduit en français et en japonais, mais rien de plus. Hazbin Hotel était très timide sur sa communication, mais j'attendais toujours la sortie avec impatience. Nous avons eu droit à la diffusion des redesign des personnages, mais toujours pas de bandes annonces ou de dates de sortie.
Mais après toute cette attente, les quatre premiers épisodes d'Hazbin Hotel sont enfin sortie sur Amazon Prime et... c'était franchement moyen. La durée de vingts minutes d'épisodes rend le rythme très saccadé. On ne prend pas le temps de présenter correctement tous les personnages ; le pilote est obligatoire pour connaître véritablement cette bande de joyeux lurons. Les overlords sont vraiment cools et ont une bonne prestance, mais on ne prend pas le temps de voir de quoi ils sont véritablement capables. C'est difficile d'être pris par les scènes d'émotion parce que les évènements s'enchaînent trop vite : on a souvent l'impression qu'il manque quelque chose. Les chansons n'ont pas plus à tout le monde, mais moi en tout cas je les adore, même si je reconnais qu'elles sont un peut trop nombreuses et rendent le rythme des épisodes encore plus chaotique (et ça me coute vraiment de le dire, parce que je les réécoute en boucle).
Je blâme vraiment Amazon Prime de ne pas avoir attribué le budget nécessaire pour donner plus d'épisodes, pour que le scénario soit un peut mieux étalé.
C'est vraiment dommage que cette série comporte autant de défauts qui gâchent le potentiel de la série, c'est frustrant. Les décors sont absolument magnifiques et regorgent de détails, les design sont supers et reconnaissables, les personnages ont des personnalités vives et ont de bons échanges entre eux, il y a des moments émotionnels qui marchent bien comme ceux d'Angel Dust. On ressent tout l'amour de la créatrice pour ses personnages qu'elle dessine depuis dix ans.
A partir de la deuxième moitié de la série, elle s'améliore. Le scénario est mieux ficelé et le ton est mieux maîtrisé (mis à part quelques kwaks), même si le rythme est toujours autant rushé.
Le final est pour le coup très intense, avec des scènes d'action impressionnantes. Certains personnages ont droit à un bon développement (bien que rushé), comme Vaggie et Pentious. Cette bataille finale clôt cette saison 1 en beauté, installant de nouvelles prémices et promettant de forts rebondissements à venir.
Cette première saison a instauré des bases qui ont tout même le mérite d'être solides et qui, je l'espère, parviendront à faire décoller Hazbin Hotel. Avec cet univers riche et vivant (sans mauvais jeux de mots) et son vaste casting de personnages, cette série a tout pour être une incontournable.
Malgré ses défauts j'aime ce dessin animé de tout mon cœur. J'ai eu l'impression de retomber en adolescence au moment où j'avais découvert le pilote grâce à mes amis : une série d'animation indépendante sortant de l'imagination d'une artiste de talent malgré les dramas sur tweeter qu'elle provoque, avec des personnages aux design uniques et terriblement difficiles à dessiner (croyez moi, j'ai essayé hihi). Je suis déçu parce que j'aurais voulu que cette série soit parfaite, mais pour rien au monde je regrette de l'avoir attendu toutes ce temps. C'est un accomplissement pour le monde de l'animation indé. J'aime cette bande de looser magnifiques cherchant à s'améliorer et à atteindre la rédemption du mieux qu'ils peuvent. Ils sont vulgaires, cyniques, brisés mais attachants dans leurs défauts. J'aimerais vraiment en savoir plus sur eux et les voir évoluer.
Hazbin Hotel c'est une série qui se ressent : c'est un show musicale déjanté débordant de couleurs et de psychopathes. J'attends déjà avec impatience la saison 2, il me tarde de revenir à ce drôle d’hôtel. On peut craindre des lacunes en terme de ton et de rythme comme pour la première saison, mais s'il y a une chose que cette série nous a appris, c'est qu'il est tout à fait possible de devenir meilleur malgré des débuts difficiles.