Critique de la saison 1 :
Cela fait bien longtemps que mon père me taraude pour que je vois enfin cette série, "Hell on Wheels". Je l'ai commencé y'a pas longtemps, et je comprends quand même son envie de me la montrer; pour le genre western, c'est carrément convaincant. Les acteurs sont très bons, la mise en scène correcte, et l'écriture promet du bonheur pour la suite. Car cette première saison, très honorable en soit, se révèlera sûrement comme l'une des meilleures saisons de la série, si ce n'est la meilleure.
Car il y a quelque chose de profondément badass, dans cette saison-ci, quelque chose d'authentique et de brutal. "Hell on Wheels", c'est un peu comme si un tigre se battait avec un lion, dans la sueur et les larmes, se roulant dans une boue infâme. Telle est l'atmosphère de la série : c'est sale, c'est réaliste, immersif. Les acteurs évoluent dans un quotidien difficile et rude, où seuls les meilleurs pourront survivre.
Viol, violence ( sur les femmes, notamment ), alcool et règlements de compte seront les maîtres actes. Dans ce quotidien de violence perpétuelle et de complots pervers, une flopée de personnages évoluent. Notamment Anson Mount, aka Cullen Bohannon, tête de tigre au charisme dévastateur. Le type est bon, c'est sans nul doute; imposant dans son rôle d'homme profondément désespéré autant que malheureux, il avancera au cours des épisodes comme un chien cherchant son maître, tel Roméo sans sa Juliette.
Qu'on se le dise, il tiendrait la série sur ses épaules s'il n'avait jamais dû donner la réplique à un certain Christopher Heyerdal, aka Thor Gundersen, aka le suédois qu'est en fait norvégien. Mais ne nous enflammons pas trop vite; réservons-nous le plaisir de parler de cette homme pour une saison prochaine. Retenez seulement est fascinant dans son rôle de psychopathe au génie sans précédent. Face à lui, Machiavel s’assiérait pour prendre des cours.
En ce qui concerne la mise en scène, c'est plutôt convenable, même si je trouve la suite de la série mieux réalisée; enfin, disons juste que ça me plait plus. Là, c'est pas suffisamment régulier pour moi, ça manque d'un ton global et que l'on pourrait retrouver à tous les épisodes. Vient donc le principal défaut de cette série : le changement complet de l'équipe technique.
Alors, je l'avoue, ça se voit pas des masses ici; non, ce ne sont que les prémices à la catastrophe à venir ( le mot est volontairement fort, je vous rassure ), les débuts d'une certaine déception, d'un manque de qualité flagrant qui s'inscrira au fil des épisodes. Surtout en ce qui concerne l'écriture de la série, bonne dans cette première saison, et nous livrant un personnage principal torturé, complexe et foutrement badass.
Et c'est dommage que toutes les saisons ne fussent-ce pas comme celle-ci, tant elle s'avérait intéressante; le décalage entre ce sudiste désenchanté, vivant dans la défaite et cette société de l'Amérique victorieuse, une Amérique soit disant égalitaire pour les droits des noirs,qu'elle juge affranchis tout en les empêchant d'occuper des postes principaux, d'avoir femmes, enfants, de ne faire autre chose que trimer comme des bêtes ou vivre au service des blancs. Ironique, véridique et couillu, une prise de partie réaliste sur une société qui a, de tout temps, cherché à se montrer meilleure qu'elle ne l'est réellement. Terrible constat d'une série politiquement incorrecte et qui commençait si bien ...
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La première sur le cinéma
La seconde portant sur mes écrits personnels !