[critique de la première saison seulement, qui peut s'étendre à la deuxième mais pas plus loin]
Cette série m'a fait pleurer. A la fin d'un certain épisode, je suis resté planté là sans voix devant ma TV, sous le choc, pendant 10 bonnes minutes. Je crois que ça m'était jamais arrivé avant. Le nombre d'œuvres culturelles qui ont réussi à me faire verser de vraies larmes se compte sur les 1doigts d'une seule main.
Pourtant j'aurais jamais pensé a priori, la politique c'est pas mon truc, qui plus est dans un cadre contemporain. J'ai commencé à regarder juste pour Spacey et Fincher, et par curiosité pour ce nouveau format. Je me suis pris une claque et je suis resté. Pas pour un acteur, pas pour l'ambiance, pas pour connaître le fin mot de l'histoire ou dans l'espoir que cette histoire aille là où je le souhaite. Car cette saison forme un tout homogène, une expérience, l'entité "House of Cards". Il se sert à rien de s'épandre sur chaque aspect. L'écriture, la réalisation, le jeu, l'image, le son, les personnages, le suspense, les émotions, le générique, tout est excellent : je n'ai rencontré aucune faille qui puisse nuire à l'immersion, qui fasse tâche dans l'ensemble. J'ai donc pu m'investir totalement, ce qui a permis à House of Cards de me surprendre à plusieurs reprises, de me faire peur, et surtout de me faire aimer tous ses personnages. Même Underwood oui, ce qui n'a que mieux renforcé l'écœurement qui, au climax de la saison, m'a poussé aux larmes. J'ai une boule dans la gorge rien qu'en écrivant ça.
Je tire deux conclusions de tout ça. D'abord, j'aime peut-être bien la politique finalement, les machinations du point de vue du machinateur, parce que je tiens aussi en très haute estime Rome et Game of Thrones.
Ensuite et surtout, ce format de série où on peut tout regarder d'affilée est un coup de génie. Ça permet au spectateur assidu de s'abandonner à l'univers de la série. En ce qui me concerne, j'en perds mon esprit critique, même un mois après. En combinant ça avec une force émotionnelle brute, ça fait des merveilles. La série a manipulé mes sentiments, comme si j'étais devenu la marionnette de Frank Underwood. J'ai ressenti la même chose avec Firefly et Veronica Mars, que j'ai découvertes après leur fin et donc pu regarder d'une seule traite.
Je mettrai 10 si mon avis résiste à l'épreuve d'un peu plus de temps qu'un seul mois.
Une série à vivre, à recommander, à encourager.