"Speculation is a poor form of investment and equally poor form of politics."
D’une noirceur abyssale et d’un cynisme absolu, House of Cards fait souffler un vent de fraîcheur dans le petit monde des séries US. La première saison suit le quotidien du député Franck Underwood (en charge des relations entre le Congrès et la présidence) qui orchestre en coulisse les petits coups bas et les grandes manœuvres de la politique présidentielle pour le parti démocrate… et bien évidemment pour servir ses propres ambitions, entre adversaires et lobbyistes aux dents longues. La qualité d’écriture de cette première saison joue évidemment pour beaucoup dans la qualité générale de la série : les treize épisodes se suivent comme un thriller avec son lot de coups tordus et de rebondissements et même de crime maquillé en suicide. La mise en scène est également novatrice avec un Kevin Spacey magistral (incarnant le député Underwood) qui n’hésite pas à faire régulièrement des apartés cyniques à destination du téléspectateur pour exposer sa supériorité et son mépris des autres. Le reste du casting est également remarquable avec une Robin Wright (Claire Underwood, l’épouse de Franck) froide, blasée et machiavélique, un Corey Stoll extra dans le rôle du jeune député Peter Russo, marionnette totalement paumée et rongée par l’alcool et la drogue ou encore une Kate Mara dans le rôle de Zoe Barnes, la jeune journaliste ambitieuse et prête à tout pour se faire une place dans une grande rédaction de Washington. Noire, haletante, jubilatoire, la première saison de House of Cards est une réussite. On adore détester Kevin Spacey. A moins que ça ne soit le contraire…
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