On sait que les anglais proposent souvent des formats inhabituels, comme ici avec cette unique saison de 4 épisodes (1 heure chacun), répartis entre deux enquêtes distinctes composées de 2 épisodes.
Adaptation de deux romans de Mark Billingham, "In the dark" est vraiment une jolie surprise, revisitant le genre policier sans la moindre originalité, mais avec une efficacité redoutable.
En témoigne la première affaire, qui recycle la quasi-totalité des éléments scénaristiques vus et revus dans les séries policières de ces vingt dernières années.
Jugez plutôt : une fliquette citadine est de retour dans le village de son enfance, où une série de disparitions de jeunes filles met la population en émoi. Evidemment, la femme du suspect numéro 1 se trouve être la meilleure amie de notre policière, qui sera elle-même confrontée à un lourd trauma de son enfance au cours de l'enquête...
Eh oui, ça sent le réchauffé, mais si ces archétypes existent, c'est peut-être parce qu'ils fonctionnent, à condition que le travail soit bien fait évidemment...
En l'occurrence, la mise en scène est efficace, les héros immédiatement attachants, et le village en question apparaît cosy et chaleureux, avec son pub surchauffé et son cadre verdoyant, qui donnent envie de passer ses prochaines vacances dans la campagne anglaise...
Et puis surtout, "In the dark" ne passe pas 10 épisodes à dérouler laborieusement sa trame bien connue, l'ensemble est emballé en moins de 2 heures avec un excellent rythme, et ça fait toute la différence, d'autant que le dénouement s'avère satisfaisant, désignant un coupable inattendu.
La deuxième enquête se révèle un peu plus originale, avec un contexte de guerre des gangs et de corruption policière. Surtout, la pertinence de ce format atypique apparaît alors au grand jour, puisque si les deux affaires sont indépendantes, des liens judicieux surgissent dans la vie privée de notre fliquette : découvrant sa grossesse dans le premier épisode, elle est désormais enceinte jusqu'aux yeux dans cette seconde enquête située quelques mois plus tard.
Soyons lucides, si j'ai autant apprécié "In the dark", c'est parce que je regardais moins de séries policières ces derniers temps ; dans le cas contraire, le manque d'originalité m'aurait davantage contrarié.
Précisons en outre que votre intérêt pour la série diffusée sur BBC One sera sans doute proportionnel à votre propre sensibilité à la beauté étrange de MyAnna Buring (vue dans "Ripper Street" notamment) ; à titre personnel, la comédienne suédoise sera parvenue à me charmer, en dépit de son visage bizarre et de sa silhouette de montgolfière.