Itaewon est entrée tristement dans l’histoire de la Corée du sud le 29 octobre 2022, lors de la célébration d'Halloween .Une bousculade a malheureusement fait 156 morts et 151 blessés.
C’est avant tout le quartier multiculturel et multiracial de Séoul où se retrouvent la plupart des expatriés. C’est aussi une zone touristique et un attrape gogo pour la jeunesse occidentale avide de dépenser le pognon de papa et maman.
Park Sae-ro-yi (Park Seo-joon), un homme intègre et droit ,va vouloir venger la mort de son père de l'injustice dont il a été victime, et qui va le conduire en prison. Son unique but dans la vie désormais après avoir été libéré : faire payer aux responsables de ce malheur, le père et le fils Jang, en détruisant leur empire de la restauration. 10 ans plus tard, et après d'énormes sacrifices et beaucoup de résilience, il ouvre son bar/restaurant à Itaewon. L'histoire peut commencer.
J’ai été happé dès le premier ¼. Ça démarrait bien, trop peut être. Les 2 premiers épisodes sont vraiment sympas. Et puis ensuite, j'ai été déçu par le narratif proposé. Tout s'emboite trop bien et surtout trop facilement. En effet, "Itaewon Class" est pour moi est un récit utopique, qui repose sur une vision trop manichéenne de la société occidentale qui va s'égarer dans des poncifs et des clichés à gogo. Ca manque clairement de profondeur psychologique.
C'est une véritable galerie de de portraits, avec un cahier des charges qui se doit cocher les cases imposées par un progressisme des plus primaires, sans aucune imagination.
Il y a aussi clairement un manque de rythme. Certes, prendre son temps pour poser le décor c'est bien, mais là c'est trop. On ne voit absolument pas l'évolution des personnages sur la durée, 4 temporalités différentes c'est trop ! Il avait obligation d'avoir une coupe Playmobil sur 15 ans Park Seo-joon ? Le plus comique étant la gamine de l'ex flic : la même jeune actrice pour interpréter le rôle à 4 ans d'intervalle.
L’Equipe du Dan-Bam est un cliché à lui tout seul : le noir, le trans, le fragile, le teubé, la sociopathe et le mono expressif. Prêt pour monter un groupe de K-Pop ?
Observons de plus près les protagonistes principaux qui vont jouer un rôle majeur.
Sae-ro-yi, le héros, a l'air d'un simplet , d'un ahuri parfois. Il est mono expressif. Le gars n'évolue pas en 15 ans, un vrai cyborg sur tous les plans : il est programmé comme un Terminator. Il va se réveiller de sa torpeur à la fin.
Kim Da Mi dans le job de la sociopathe Jo Yi-seo éclipse totalement Sae-ro-yi. Elle est autant tête à claques que touchante. Elle possède une intelligence supérieure et a beaucoup et de charisme. Son amour inconditionnel pour son patron fait d'elle quelqu'un de touchant malgré tout.
Kwon Nara dans le rôle de Soo-ah, le premier amour de Sae-ro-yi. On en sait pas sur quel pied danser avec elle : manipulatrice, opportuniste ,protectrice, amie ambitieuse et loyale ?
On a l'impression qu'elle vit une relation sadique avec ce pauvre Sae-ro-yi pendant 15 ans.
Geun-soo (Kim Dong-hee) le fils illégitime, est le personnage le plus mal écrit: il va changer de personnalité comme de chemise. C'est un personnage inconsistant et qui devient arriviste.
Ahn Bo Hyun dans le rôle de Geun-won, le fils ainé aussi colérique que stupide, inspirant la pitié plus qu'autre chose. Il aime sincèrement son père qui pourtant le méprise.
Quant à Yoo Jae-Myung (Dae-hee) , il est très crédible dans le rôle du patriarche sadique, indifférent aux autres, qui ne vit que pour son entreprise.
Revenons à l'histoire . Même si Sae-ro-yi a le don de bien s'entourer, sa probabilité de réussir sa vengeance est proche de zéro. En 15 ans, en partant de rien ? Sérieusement ? Et l'argent qui commence à tomber du ciel, là aussi comme par miracle et trop facilement ? Cette guerre entre un petit et un gros n'est absolument pas crédible dans le monde impitoyable des affaires. Niveau romance, j'ai envie de dire, elle est plus là parce qu'il en fallait une, mais ce n'est pas l'essence de cette histoire. Elle va s'étaler sur 15 ans avant que notre puceau s'éveille, touché par la grâce sans doute. Et une femme qui a autant de patience au monde çà existe çà ?
La dernière partie du Drama traine en longueur, j'ai du passer en mode accéléré les 3 derniers épisodes, çà en devenait interminable. Un règlement de compte qui aurait pu etre abrégé. Pour conclure, oui j'ai eu plein de choses à reprocher sur cette série, et pourtant...
J'ai fini par apprécier ce qu'on m'a proposé, parce que c'est ma part d'idéaliste qui a pris le dessus. Pourquoi ? Parce que j'aime à penser que, une ou des rencontres peuvent amener à changer le destin d'une vie toute tracée. Parce que une équipe aussi bariolée qu' improbable m'a fait ressentir que une vraie amitié avec de vraies valeurs humaines vaut mieux qu'une famille fictive et illusoire. Parce que à force de travail et de persévérance, on peut briser des barrières. Oui, ce qui nous est proposé dans "Itaewon Class" est peut être juste une fable simpliste, mais parfois il est bon de croire à des valeurs comme l'amitié, le travail, la résilience, la tolérance et l'espoir en une vie meilleure. Cette série est avant tout un message à l'adresse des petits, des abandonnés de la vie et des méprisés.
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