Même si le nombre d’œuvres traitant de l’animation ou des mangas, croit doucement et sûrement chaque année, en général on ne rechigne jamais à en regarder de nouvelles. Elles apportent toujours un autre regard dans ce milieu ou réitère des propos et connaissances fondamentales.
Cette fois-ci, la proposition se décline autour du thème familial et des genres tranche de vie/humour afin de proposer un iyashikei au visuel chatoyant et plein de bonnes ondes.
Cet avis est aussi disponible sur mon site dans une présentation plus agréable à lire avec d'autres avis, tests de jeux vidéo, billets spécifiques et bilans saisonniers collectifs. Lien : https://www.fuwafuwanosora.com/animes/avis/kakushigoto-2/
Grâce à une histoire attendrissante remplie de bons sentiments, Kakushigoto délivre une bouffée d’air apaisante en cette saison mouvementée. On suit le quotidien d’une fille nommée Hime et de son père, Gotô, mangaka qui écrit des manga ecchi. Ne souhaitant pas qu’elle découvre son métier, il va tout faire pour lui dissimuler la chose et agir normalement. De cela va naître un comique avec des situations totalement farfelues et divers malentendus. Ce n’est pas un anime qui va tordre de rire l’audimat. C’est une invitation à la détente pour passer un bon moment (et non regarder un comique saillant). Les gags sont bien trouvés et ancrés dans la culture japonaise. L’œuvre emploie souvent un comique tourné autour des mangaka ou de l’édition, avec parfois des jeux de mots difficilement compréhensibles pour les néophytes. Même si l’approfondissement du milieu se fait avec humour, Kakushigoto aborde de nombreux éléments intéressants et récurrents du milieu. Dès lors, des personnes étrangères à la culture pourrait ne pas saisir toutes les références ou ne pas apprécier autant l’anime. Juste le jeu de mot Kakushi Goto donne une idée.
La relation entre le père et la fille est particulièrement tendre. Elle crée un anime aéré basé sur une bonne alchimie entre deux personnages. Hime est réellement mignonne. Le reste du casting met en avant ce binôme avec proportion pour ne pas être des personnages trop anecdotiques tout en évitant de prendre trop de place à l’écran. Les épisodes créent souvent des parallèles entre la fille et le père amenant une originalité dans le traitement de l’histoire.
Toutes les situations conservent ce lien avec Hime, proposant de fait une œuvre fermée, construite uniquement afin de dépeindre cette histoire familiale. J’apprécie beaucoup ce thème, bien trop rare à mon sens, et il est proposé ici avec sentiment et mesure.
C’est aussi dans le drama que l’anime touche son public. Hime a perdu sa mère quand elle était petite. Régulièrement, Kakushigoto tire sur cette corde avec délicatesse et efficacité. Aussi bien avec des scènes explicites qu’avec des sous-entendus interprétés comme tel par le spectateur, le script polit régulièrement avec soin cet aspect. L’aspect mystérieux autour de la mort de sa mère, la situation familiale de Hime et le moment présent de l’œuvre attire en plus notre curiosité.
Cette tranche de vie divisée en plusieurs temps/histoires est correctement rythmée. En général, chaque épisode développe deux ou trois moments distincts de leur vie, toujours chronologiquement et se termine avec une scène du présent où on retrouve Hime plus âgée. Intrigant, l’anime impose sans mal son rythme et son format, peut-être encore mieux que le manga. Le découpage épisodique colle parfaitement à l’anime.
Kakushigoto a également de jolis arguments à défendre du côté de sa direction visuelle forte séduisante. On relève deux directions dans cet anime : l’une très minutieuse et somptueuse pour les courts moments du présent, l’autre avec des arrières plans et formes plus simplifiées pour le passé. Dans l’ensemble, l’anime dévoile une riche palette de couleurs aplaties.
Le chara-design des personnages se fond à merveille avec les décors et créent un mélange parfaitement harmonieux. Il y a une brillance et une simplicité dans le rendu qui met toute de suite à l’aise. Ce monde n’est pas hostile, seule une invitation pleine de bonnes ondes se ressent. Le studio Aija-Do n’est pas vraiment connu pour son exemplarité en terme de rendu comme Ascendance of a Bookworm ou pour sa régularité comme Isekai Maou et délivre pour une fois un visuel sans fausse note, à mon sens le plus réussi visuellement de toutes.
Grâce à son style visuel, l’anime a l’avantage de posséder une animation facile à rendre vivante. Avec seulement quelques images clés et une mise en scène simple et réfléchie, l’anime donne une dynamique intéressante. Le storyboard comprend plein de petites idées pour donner un cadre de lecture fluide et simple. C’est bien pensé et original. Les deux points les plus forts de l’anime en matière d’esthétique sont sans conteste ses OP/ED qui sont justes incroyables, OP interprété en plus par flumpool (un des meilleurs de cette saison).
EN CONCLUSION
Kakushigoto est une belle histoire pour passer un agréable moment devant une attendrissante et atypique relation familiale. Le dernier épisode particulièrement touchant conclut bien l'anime. Soignée sur sa réalisation et direction artistique, cette tranche de vie humoristique côtoyant légèrement le drama, aura réussi à me plaire et toucher tout du long.