Ça fait longtemps que j’ai vu cette merde, j’ai donc perdu beaucoup de souvenirs (mais la douleur reste). Je serais donc bref sur le peu que j’ai retenu, en commençant par la raison pour laquelle ce truc c’est fait un peu entendre ; son idée « originale ».
Non, ça l’est pas. Mettre des épisodes dans n’importe quel sens ça a d’intérêt que si chaque visionnage offre une vision différente. Là, on a que des épisodes qui suivent une trame chronologique avec des évènements bien précis ; on va s’emmêler les pinceaux en regardant des épisodes qui n’auront jamais d’offre à part, aucune particularité, si ce n’est… être différent. En gardant le format chronologique, mais en se contentant de changer l’ordre de visionnage, on ne change pas le fond – évidemment – mais encore moins la forme, seul la surface étant impacté, le « méta », qui ne va nullement impacter le reste, si ce n’est le rendre désagréable car grossier dans sa tentative.
Qui plus est, en demandant au spectateur de terminer par l’épisode blanc, soit le casse et la révélation du traitre, tu reviens à cette idée d’une suite logique qui définit tout le fond de l’œuvre, et sa forme avec ; autrement dit, toute ton idée s’effondre. Enfin, même si on en venait à regarder dans l’ordre chronologique, bah la série souffre de beaucoup de défaut.
Je l’ai fais comprendre ici, le scénario est franchement con, entre les personnages d’une profonde platitude aux dialogues sans gueule, les décisions et actions des dits protagonistes qui fait pas de sens, mais surtout à se prendre pour intelligent avec des « astuces » et « coups de génie » pour expliquer comment les protagonistes s’en sortent… mais il n’y a rien d’impressionnant, ou à la limite c’est osef. Dans l’épisode blanc, ils parviennent à passer le détecteur de mouvement si précis qu’il sait même en imitant une démarche, qui est la personne qui passe le couloir menant au coffre-fort ; on met un essaim d’abeille, la machine est brouillée, nous voilà au coffre-fort. Ok. Maintenant le montage était sympa, je l’accorde, mais encore faudrait-il que la mise en scène suive.
Concrètement, je me rappelle d’une scène précise, qui est pour moi le truc à pas faire quand on fait de la mise en scène d’action ; dans l’épisode qui suit le braquage, les protagonistes se font poursuivre, et une scène de tir s’en suit. Sur un plan, on voit un ennemi face à un des protagonistes, sur un second plan fixe on voit uniquement ce dernier tirer, et sur le troisième… l’ennemi par terre, comme s’il c’était passé une seconde. Ça casse le rythme et ça confisque le plaisir, ou la peur, de voir un tir à l’écran. Et plus encore, ça donne l’impression qu’on sait pas filmer une cascade, même simple, donc on fait des zooms grossiers avec l’ennemi mort comme par magie (on dirait ces vieux nanars des années 80 genre Hitman Cobra).
Mais encore, si le reste suivait… les personnages sont vraiment le gros fardeau, tous si peu attachants qu’ils en deviennent antipathiques au possible. Ils n’ont pas de personnalité, même pas de raison de vivre je te dirais, et sont redondants, l’exemple criant étant le personnage de Jay Courtney, qui se contente d’être brutal et débile, menacer le protagoniste qui zyeute sa copine, et… la baiser ? Il manque pas un truc ? Si ; une bonne écriture. Les personnages sont tous ridicules et peu crédibles, avec des faux dilemmes en eux qui ne nous intéresseront jamais, tout comme leur mort d’ailleurs. L’épisode rose – final dans la chronologie – nous montre la fille (je me fais même pas chier à rechercher leurs noms) qui hésite entre rester avec son copain, visiblement dans la merde, et s’enfuir avec l’argent, vivre indépendamment… et ?
Déjà y a aucun élément qui permet de comprendre pourquoi elle doute, parce que la série se permet jamais de développer ses personnages. Pourquoi ? Parce que ça suppose qu’on puisse voire leur progression, ou recul, d’une manière ou d’une autre, ce que ne permettrait pas une série avec ce format, qui ne peut qu’au mieux iconiser ses protagonistes. Mais pour ce qui est de la dame en question, bah… on sait pas vraiment d’où ça sort, certes, mais si encore j’en avais quelque chose à foutre de tes beaux yeux, peut-être je pourrais considérer ce qu’il c’est passé, mais là… surtout que terminer là-dessus, en mode suspens, doute, tension, alors qu’on en a rien à péter…
Et c’est pareil pour notre brute qui veut se venger après avoir subit une tentative de meurtre, qu’est-ce qu’on s’en fout, je comprends même pas pourquoi ils ont voulu garder ce con en dehors du fait que c’est un gros acteur. A nouveau, si le personnage avait été plus développé, plus intéressant, et moins caricatural, peut-être on en trouverait un intérêt dans cette poursuite, mais quand tu me sers une entrée/plat/dessert dans le thème de Hook, c’est normal que je sois tout du long sur ma faim.
Et pourtant, on n’a pas abordé le pire.
Le pire…
Le traître, et ses motivations…
Quel foutage de gueule. Peut-être que Netflix voulait nous rappeler notre « place ». Dans l’épisode blanc, le protagoniste incarné par Giancarlo, découvre que sa fille, qui bosse dans la banque et les a aidé dans le braquage, a en réalité planifié celui-ci pour son propre profit. Trahison par la fille, "abandonnée" par son père qui s’est retrouvé en prison près de 20 ans (à cause de l’antagoniste à la tête de la banque). Intéressant ? Jusqu’à ce qu’on découvre qu’elle l’a fait en prévenant à l’avance ses patrons, milliardaires, du braquage, pour qu’ils soient assurés sans réellement perdre leur argent, le tout pour qu’elle puisse avoir une promotion. La raison ? Elle veut devenir une femme indépendante, réussir dans la vie, qu’importe le coût.
Bruh.
La morale de l’histoire c’est de laisser le statut quo ? Vraiment ? Tu pouvais prendre ce fric pour toi et réussir ta vie en solo pauvre conne, là on aurait eu une trahison sensée et créant des sentiments mitigés. Au lieu de ça tu décides de lécher les culs de milliardaires pour un job duquel ils pourraient te virer la seconde ou ça les arrange, voire même te buter en secret ! Et tout ça pour une « indépendance » ? En étant employée ? Par des milliardaires ? Alors que t’avais l’occasion de devenir riche et indépendante sous n’importe quel terme ?
Qu’on ait une morale confuse, ou même un antagoniste qui gagne, ou juste un acte égoïste, ça peut être intéressant, mais encore faut-il que ce soit logique. Là la logique est morte d’ennui avec nous. J’en reviens toujours pas aujourd’hui que pour remédier à ses problèmes de dépendance, elle se soumette encore plus au marché financier en rendant ses patrons milliardaires encore plus riches ! Surtout que rien que pour leur gueule de dégénérés ils méritaient l’extrême pauvreté.
Je dois féliciter Giancarlo pour son jeu d’acteur, parce que réussir à pleurer à la fois parce qu’il s’est fait trahir, mais aussi "pleurer de joie" en sachant que sa fille est devenue une "femme"… à moins que ce ne soit des larmes de déception.