Je n'ai pas compris le projet de ce mode de visionnage, le choix du genre, et ce scénario. Encore une idée prometteuse flinguée par Netflix.
Une idée prometteuse :
Une série que tu peux regarder dans tous les sens, normalement c'est une anthologie, et c'est bien (merci Love Death & Robots et Black Mirror).
Une histoire qui commence par la fin et qui se termine par le début, çà a déjà été fait, et c'est d'ailleurs pas mal quand c'est maitrisé (merci Nolan).
Mais une histoire qui part dans tous les sens et qui peut se regarder en commençant par le milieu, la fin ou le début, et se poursuivre indépendamment par la fin, le début ou le milieu, çà a le mérite d'éveiller ma curiosité.
Dans le marasme scénaristique ambiant (pour ceux qui ne me connaissent pas j'ai adoré Avatar 2, c'est dire à quel point j'ai perdu la foi sur la qualité des scénarios hollywoodiens), il faut être sacrément couillu pour proposer quelque chose qui demande une telle précision narrative. Bon, c'était sur Netflix, alors j'étais quand même un peu prévenu du résultat final.
La nécessité d'une écriture de qualité :
Le problème numéro 1 d'un tel projet est donc la maitrise du scénario. Il est doublé d'un autre problème, la nécessité de captiver le spectateur au delà d'un épisode choisi au pif. Puisqu'on lui dit texto qu'il n'a pas à se priver pour commencer par l'épisode qu'il souhaite, il faut ramer pour le fidéliser. Et c'est là que le bât blesse. Parce que si le genre du Braquage peut sembler être un bon choix (en poussant le spectateur à choisir de regarder la série en commençant par le jour du braquage, ou de façon chronologique, ou à l'envers), le scénario proposé est une histoire des plus basiques qui ne se prête pas à ce format. Le seul intérêt de ce mode de visionnage est de lisser les aller retour dans le temps en regardant le tout de façon chronologique. C'est dommage, les flash-backs servent généralement à amener du rythme et de la tension...
Un Hold-up :
L'épisode du braquage apporte (presque) toutes les résolutions d'un épisode conclusif. Les deux épisodes qui suivent chronologiquement ne servent qu'à apporter la touche finale à des trajectoires qui sont déjà définitives après le braquage. Mais surtout, cet épisode, qui vient présenter à nouveau les membres de l'équipe et les iconiser, ne donne aucune envie de découvrir les prémices de l'histoire, ne laisse rien de croustillant dans les relations humaines à approfondir, et ne se termine pas non plus sur un twist franc. Finalement, il se suffit à lui même.
Je me suis forcé à regarder les autres, qui représentent, ré-iconisent eux aussi chacun des personnages, sans les faire changer de spectre, même s'il y a quelque légères tentatives de réflexion sur la quête de vengeance et les antagonismes. Mais que c'est ennuyant...
Une résolution abjecte :
J'en viens à la résolution, qui voit quasiment tout le monde mourir (on s'en fout on ne s'est pas attaché à eux en voyant leur histoire n'importe comment) et les méchants s'en sortir avec toujours plus d'argent. C'est abject sur le fond, et sur la forme aussi avec ce personnage féminin insupportable qui trahit tout le monde tout çà parce qu'il doit "trouver sa voie". L'écriture des personnages de Netflix en ce moment est absolument insupportable. Elle n'a d'égal que le jeu des acteurs qui font bien vivre ces mauvaises histoires.
Conclusion
Loin d'un concept à améliorer, Kaléidoscope est une mauvaise série à tous les niveaux, qui se révèle longue, mal jouée et désagréable, rempli de poncifs qui poussent à regarder directement un seul épisode : la résolution. Çà ne doit pas poser de problèmes à Netflix qui considère qu'on a regardé une série entière quand on l'a regardée plus de 5 minutes.