En premier lieu je pense qu'il est important de noter les différence entre cet animé et sa série d'OAV Rurouni Kenshin Tsuioku-hen qui a pu faire découvrir la saga Kenshin à un certain nombre, et ce afin de réduire les attentes et espérances.
Pour faire court, hormis le protagoniste et l'univers historique, les deux séries n'ont rien à voir. Là où Tsuioku-hen affiche une ambiance mature, tragique et sombre, Rurouni Kenshin est un shonen à l'aspect plutôt classique avec une ambiance souvent légère laissant place à la comédie. Y compris techniquement, avec un aspect graphique affichant des couleurs relativement vives, et une OST montrant quelques morceaux joyeux.
Si j'estime l'OAV étant largement devant la série originelle en terme de qualité, je pense malgré tout que cette dernière mérite le coup d’œil.
Le premier point que j'ai trouvé intéressant dans l'animé est son aspect historique.
La série s'ancre dans un univers avec une base bien réelle avec des faits historique plutôt bien respectés - avec certains écarts compréhensibles. Aussi on notera l'intervention de personnages et d’événements réels (le Shinsen Gumi et ses membres (Okita, Saito, ...), Ōkubo Toshimichi, etc) ainsi qu'un respect des dates forçant le respect (décès de certains personnages, événements historiques).
On pourra également noter un respect des personnalités de certains personnages, notamment Okita Sōji qui va jusqu'à reproduire sa technique de combat (le Sandantsuki, triple coup d'estoc).
Ajoutez-y une présence fantastique finalement assez faible et on se retrouve avec un univers crédible et solide.
Les combats sont sympathiques. La faible présence de fantastique permet des combats au sabre très agréables, la plupart du temps dynamiques.
L'animé s'épargne la plupart des clichés du genre et est plutôt bien rythmé.
Graphiquement Rurouni Kenshin n'impressionne pas de par son chara-design classique, parfois inégal. Une fois dépassé les premiers épisodes, on notera une animation assez bonne, notamment pendant les combats.
Les OST, à défaut d'être transcendantes, sont agréables.
La structure de l'animé est particulière.
La première saison fonctionne sous forme d'arcs dépassants rarement 2 épisodes. Le ton se veut plutôt léger, la place dédiée à la comédie est plutôt grande, et les enjeux sont faibles. Aucune ligne rouge n'est tracée. Cette partie n'est pas vraiment passionnante mais reste agréable à suivre.
La seconde saison opère un changement dans la série.
Le ton est plus grave, le récit prend de l'ampleur. La structure sous forme d'arcs laisse place à une trame prenant toute la saison. La place laissée à la comédie d’affaiblie (mais reste présente malgré tout).
L'animé s'améliore nettement techniquement, avec des combats plus dynamique, un chara-design plus stable. La réalisation se permet même quelques efforts de mise en scène très agréables, en jouant notamment sur les couleurs. L'OST également s'agrémente de nouveaux titres surtout mélancoliques et dramatiques de bonne qualité.
On pourra regretter que cette saison n'arrive pas à garder son niveau sur toute sa durée. Elle reste néanmoins bonne, et meilleure que la précédente.
A noter que la troisième et dernière saison n'est qu'une succession de fillers sans intérêt plus que dispensable. Je me suis moi-même arrêté à l'épisode 68. Continuez avec le chef-d'oeuvre qu'est Tsuioku-hen, et pourquoi pas, avec le manga.
Pour la petite anecdote, les fans de Gintama noterons une flopée de points commun entre les deux œuvres, que ce soit l'univers, les personnages, ou encore certaines situations.
Je n'ai pas trouvé d'informations l'affirmant, mais il n'y a aucun doute sur le fait que Rurouni Kenshin ait été une inspiration importante pour Gintama tant c'est évident.
Pour ceux n'ayant pas Gintama dans leur cœur, je les rassure. Rurouni Kenshin est plus crédible dans ses enjeux, et son humour diffère.
Enfin, si Rurouni Kenshin n'est certainement pas l'animé de la décennie, je pense que son visionnage vaut le coup. C'est un très bon shonen qui se laisse voir très facilement, et qui de toute manière est indispensable pour profiter au maximum d'un certain chef-d’œuvre de l'animation japonaise.