Kill la Kill
7.4
Kill la Kill

Anime (mangas) MBS (2013)

Kill la Kill, c'est un peu l'anime que j'attendais. De la baston à foison, pas trop de prises de tête mais un scénario bien ficelé tout de même, le tout avec des personnages attachants et une animation au top.


Il y avait les anime avec des combats épiques de nourritures, de patin à glace ou de toupies, et voici l'anime de combat ... de vêtements. Parce que pourquoi pas. Sauf que cette fois, le tout est tellement cohérent que je ne me suis interrompu que de rares fois pour penser "wow, calm down les gars, c'est que des fringues" avant de replonger avec plaisir dans le tourbillon de lames et de musiques épiques - don't lose your waaaaaay !


[Attention, spoilers !]


Petit tour des points négatifs pour commencer :
- la première partie de l'anime est ... ennuyante. Le scénario est pourtant intéressant, les personnages également, l'action est bien présente et le rythme est là, et pourtant, je me suis retrouvé plusieurs fois à faire autre chose pour m'occuper, ou à ne pas avoir plus envie que ça de binge-watcher tout l'anime d'un coup. Il manque quelque chose, mais quoi ? Heureusement, la seconde partie la rattrape bien, avec l'apparition très bien timée d'une nouvelle intrigue beaucoup plus intéressante lorsque la première touche à sa fin.
- l'humour tombe à plat. Mais comme de toute façon je n'en ai aucun, ça ne me gène pas plus que ça.
- un petit manque de cohérence scénaristique, parce l'ONU s'en bat visiblement les gonades qu'un gros tas de fils vivants vole au-dessus du Japon ou que des élèves s'entretuent. Mais c'est une facilité qu'on pardonne.
- le discours sur les gens confus, sérieusement ?


Maintenant, tout le positif : La musique est excellente, sans conteste. Heureusement d'ailleurs, car vu la fréquence du thème de Ryuko (Before my body is dry, à raison de 3-4 fois par épisode voir plus), on s'en lasserait vite sinon ! La bande son est parfaitement adaptée aux personnages, laissant une impression à la limite du mystique pour Ragyo Kiryuin ou un malaise pendant les apparitions de Nui Harime, contrastant avec son apparence mignonne.


Les personnages sont très attachants, et Ryuko est un héroïne particulièrement réussie. Impulsive, bagarreuse et centrée sur sa vengeance, elle va devoir grandir et prendre du recul, non sans souffrance, pour être le sujet d'un objectif plus grand qu'elle même. Satsuki est également très intéressante, représentant une femme plus mature, indépendante et autrement déterminée que Ryuko, mais également rescapée de la maltraitance physique et psychologique de sa mère ; mais aussi de son père qui n'a rien fait pour la sauver. Tous les autres personnages, par exemple le conseil des Quatre ou Mako, sont approfondis et cohérents, et tout aussi attachants.


L'explication scientifique du scénario est un peu wtf, et la présence du crew "nudist beach" très très inutile n'aide pas. Cependant, on se retrouve vite entraînés dans cette histoire, portée par une méchante charismatique et un plan de domination de l'humanité plutôt bien trouvé. Bon, j'ai quand même pensé à cherche le nombre de gens nus sur Terre à un instant T donné avec ça, et je compte bien le faire après avoir écris cette critique.


J'ai lu quelques critiques, et ai relevé un argument qui revenait souvent : la trop grande présence de fan-service, ou "trouver tous les prétextes pour mettre des filles à poil". Je trouve toujours la nudité des femmes embêtante dans les autres anime, mais je l'ai trouvé particulièrement judicieuse dans Kill la Kill. Pour une fois, ce n'est pas un énième anime harem avec un jeune homme suffisamment nul pour que le spectateur masculin s'identifie à lui, dont toutes les filles tombent amoureuses et se retrouvent dans des positions de nudité forcée. Kill la Kill, c'est majoritairement des personnages féminins dans des positions importantes : l'héroïne, sa meilleure amie, sa rivale, la grande méchante, sa fille artificielle ... alors que les personnages masculins sont relégués au rang de soutien. Un anime avec une héroïne, mais sans love interest, ça fait du bien.
Il y a une véritable évolution du rapport de Ryuko avec sa nudité, qui ne la gênait pas tant par pudeur que parce qu'elle n'avait pas confiance en elle. Satsuki dit clairement qu'elle n'en a rien à faire d'être nue si cela lui permet d'obtenir ce qu'elle veut, du pouvoir. Mako, quant à elle, fait le choix de ne pas se déshabiller. La nudité est présentée comme bénéfique ou amusante lorsqu'elle est choisie, mais également comme dangereuse lorsqu'elle est forcée, comme lors des scènes d’agressions sexuelles de Ragyo sur ses filles. Le spectateur capte d'emblée le côté malsain et dangereux de Ragyo par ce biais, ce qui amène à compatir avec Satsuki. J'ai donc trouvé ce rapport aux "filles à poil" très sain ... et plutôt en avance pour un anime de 2013 !


En bref, c'est un anime que je conseillerai sans hésiter, bien que la première partie soit un peu lente. Oscillant entre le typique des anime et la nouveauté, avec un côté féministe qui dénote et une bande-son qui déchire, Kill la Kill est à ne pas manquer.

Herenis
8
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Créée

le 17 avr. 2018

Critique lue 401 fois

Herenis

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