Tiens, ça commence doucement, je m'attendais pas à OH MAIS PUTAIN IL SE PASSE QUOI ICI WHAAAAAAAAAAA
J'ai décidé de mettre à jour cette critique. Elle est pas dégueu, mais j'ai passé pas mal de choses sous silence, et plus je lis des critiques, plus je parle avec des personnes qui ont vu cet anime, et plus je sens la profonde injustice qu'il subit. Il parait que c'est bête. Sans fond. Vulgaire (si vous voulez comprendre le sens du mot vulgaire, faites un détour par Panty & Stocking, ça c'est trash). Au mieux, KLK est généralement considéré comme un bon gros délire dans la suite de ce qu'a fait Gainax. Au pire, on le descend en flèche. Non mais chacun ses goûts, hein, j'ai rien contre ça, et puis je vais pas non plus dire que l'anime est injustement coté, sa note SC est assez honnête à mon sens. Mais quand je vois l'énorme richesse du truc et le mépris qu'il reçoit, ça me fait de la peine.
Outre les points que j'ai cités dans ma précédente critique (voir plus bas, notamment son humour délirant, son animation, sa musique et son design hors du commun), KLK a en effet plein de choses à offrir.
Déjà, malgré un scénario assez léger, la densité du récit est vraiment assez effarante. On mêle shonen, parodie de shonen, parodie de parodie (ben oui, on atteint des degrés d'humour assez profonds d'ailleurs, si vous êtes du genre plutôt littéral ça vaut même pas la peine de regarder, vous allez détester KLK), récit initiatique, métaphore hyperbolique du système scolaire japonais et ce que ça implique de remise en question de cette société, j'en passe et des meilleures, le tout saupoudré d'un kilo de références et de nombreuses situations à plusieurs niveaux de lecture (les fans de jeux intellectuels peuvent passer des heures à décoder KLK), amenés à travers des procédés figuratifs très variés. Vous allez me dire que oui, on voit bien que le lycée Brol ça symbolise tout le système mais c'est maladroit et assez peu original. Really ? Si vous voulez. C'est pas vrai, mais si vous voulez.
Mais ce niveau de détail... Vous avez déjà prêté attention au nombre de choses qui se passent dans un épisode ? Contrairement à la plupart de l'animation japonaise en particulier et de la télévision mondiale en général, le moindre plan ou presque a une signification. Y a toujours une référence, ou un délire, ou un intérêt narratif spécifique. Non. Sérieusement. La moindre des postures de Mankanshoku renvoie à un manga/anime. La moindre attitude de Ryuuko est riche en renseignements. Chaque apparition de Satsuki sert le tempo des épisodes. Rien n'est laissé au hasard. Et encore. En tant que gaijins, on loupe un kilo de jeux de mots, de clins d'oeil et l'on manque de certains référents culturels expliquant ceci ou cela.
Je ne vous ferai pas l'injure de vous raconter que même la nudité de l'héroïne fait sens (et pourtant c'est le cas, mais bon). Mais par contre je m'insurge contre les accusations de mauvais goût. Seriously ? Les quelques touches assumées de mauvais goût ne font que renforcer par contraste le bon goût de l'ensemble. J'oserais même affirmer qu'on atteint un degré de raffinement assez rare.
Alors oui, KLK est atypique (c'est un fameux euphémisme). Oui KLK est déstabilisant. Oui y a des filles en petite tenue qui se bastonnent. OUI je comprends parfaitement qu'on puisse ne pas aimer. Mais KLK n'est ni stupide, ni vulgaire (très osé, tout au plus), ni même inconsistant. Dire le contraire c'est soit du snobisme mal placé, soit de la mauvaise foi, soit de la bêtise. Et je veux croire que quelqu'un qui fait la démarche d'exprimer son ressenti est tout sauf bête..
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(Critique d'origine)
Je vais commencer ma critique en avouant un truc. Je trouve Ryûko trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trop, trooooooooooop^100000 cool. Nan, vraiment. Son chara design est super réussi. Même, et surtout, en fait, quand elle ne porte pas son mégamonokini de combat. Ouille, il y en a qui se demandent déjà ce qui se passe dans cet anime en lisant un truc pareil.
Moi pareil, j'avoue. Quand j'ai vu sur internet des images de Kill La Kill, je savais pas quoi penser. Je voulais rester éloigné de ce machin bidule où des filles manifestement habillées pour tourner un film hentai se foutaient sur la gueule comme si de rien n'était. Sauf que voilà, entretemps, j'ai découvert deux studios qui ont changé ma vision de l'animation japonaise: Brain's Base, à l'origine notamment des géniaux Baccano! et Durarara!!, et Gainax, que j'ai découvert grâce à Gurren Lagann (faut que je voie FLCL et Panty & Stocking d'ailleurs). Et Kill La Kill, c'est le studio Trigger, composé d'anciens de chez Gainax. Dooooooooonc... ça peut pas être si nul que ça en a l'air. Et de fait, c'est génial.
Kill La Kill, c'est l'histoire de Ryûko, qui se rend dans le lycée Bidule (les noms sont hardcore à retenir dans cet anime) pour rechercher l'assassin de son père. Seulement voilà, les gens qu'elle trouve en face d'elle sont surpuissants, grâce aux uniformes Goku, des habits qui renforcent et dotent de pouvoir ceux qui les portent. Ils sont répartis entre élèves sur un critère de mérite, et l'école est dominée par la légendaire Satsuki, déléguée en chef des élèves, qui attribue les uniformes, et son conseil des quatre plus grands chefs de club du lycée. Le tout ressemble à un genre de centre militaire en plus taré. Ryûko va devoir maitriser le pouvoir des fibres vivantes afin de vaincre Satsuki et d'obtenir des réponses de sa part...
C'est complètement fou. Taré. imprévisible. En fait il y a plein de trucs à dire sur cet anime mais je ne sais pas par quoi commencer. C'est une immense parodie, qui peut se lire à plusieurs niveaux, et qui réussit l'exploit, comme Gurren Lagann avant lui, d'être à la fois une bonne parodie de shonen nekketsu ET un bon shonen nekketsu. Mais alors que Gurren Lagann avait pour thème principal la démesure (également présent chez Kill La Kill, mais plus comme un parti pris stylistique que comme un thème en soi) suit une voie plus complexe; moins facilement définissable, mais tout aussi jouissive.
Alors. Je ne sais pas trop quoi rajouter sans spoiler, pas tellement l'intrigue en soi (qui est fort logiquement prévisible), mais les tas d'idées improbables qui jalonnent l'anime. Je vais donc embrayer sur le truc le plus visible de l'anime, à savoir les filles à poil. Ouaip. Ouaip ouaip ouaip. Je vais vous dire un truc: très vite on s'en fout. On est pas véritablement dans le fan service, mais plus dans la parodie. Prenons pour la millième fois Gurren Lagann. Si le personnage de Yoko était en soi parodique (les plans pas discrets sur ses seins qui rebondissent de façon improbable dans tous les sens, c'est avant tout de l'humour), force est de constater qu'il était fortement sexualisé. KLK explore encore une autre voie. Les costumes des protagonistes sont tellement ridiculement érotiques que ça passe directement par la case "too much" et qu'on oublie d'être choqué. Il suffit de voir les passages transformation façon Sailor Moon: à un moment, Satsuki et Ryûko se retrouvent totalement dénudées (l'on ne voit bien évidemment que la silhouette, pas les détails), et l'énergie produite par ladite transformation fait ... voler leurs poitrines dans tous les sens. Et c'est complètement absurde, et on rigole. Tout est comme ça. D'ailleurs passée l'énorme gêne qu'elle a ressenti durant ses premières transformations, notre héroïne n'y prête même plus attention, et nous non plus.
Il y a tout une démarche de destruction du fan service dans KLK. Ainsi, l'un des personnages masclins a une forte tendance à se dénuder en causant, et ses strip tease sont bien plus érotisés que tout le reste, mais d'une façon totalement humoristique et franchement hilarante. Au fil de l'aventure, il y a de plus en plus de personnages dénudés, des deux sexes, et tout le monde s'en fout. La tension sexuelle entre les personnages n'existe pratiquement pas (sauf dans certains cas très précis pour des raisons précises), et ça vaut également pour le spectateur.
Surtout que tout cela est servi par une réalisation extrêmement soignée, des graphismes superbes (un chara design très sympa d'ailleurs), et des musiques franchement épiques. D'ailleurs, KLK est systématiquement dans une logique d'hyperbole épique proprement fabuleuse.
Je tiens à préciser que je n'ai fait qu'effleurer la surface de ce que propose cet anime, et je n'irai pas plus loin volontairement.
Kill La Kill, c'est génial, et puis c'est tout.