Avant La Nouvelle Famile Addams des années 1990 qu’hélas tout le monde a retenue, le dessin animé inintéressant et les films respectivement parfaitement passable et correct, il y avait une autre Famille Addams, qui, malgré sa foultitude d’adaptations, n’a jamais trouvé de digne successeur ni d’équivalent, dans quelque domaine que ce soit.
Si le décor peut paraître moins dérangeant – tout en restant joyeusement bizarre –, on doit ça à l’aspect vintage de la série. Le faste et l’étrange demeurent toujours de mise, et dans son contexte c’est parfaitement réussi. Car de toute façon, c’est tout de même assez beau.
Au niveau des personnages, la facture est tout de même différente. Pas de Mercredi tortionnaire et de Pugsley victime qui jouent à terroriser et faire des crasses : ce sont des jeunes enfants, de pas plus de 11 ans, qui grandissent dans ce cadre familial si particulier dans la plus profonde insouciance, et pour qui le macabre et le bizarre sont chose courante et mignonne. Pas de Fétide tout bleu et qui joue mal, mais un oncle Fester excentrique et tout enthousiaste, pas de cousin It playboy et plus conventionnel que le reste de la famille qui s’exprime en piaillant comme un oiseau enroué, mais un cousin Machin un peu désargenté dont la logorrhée se résumé en un baragouin éraillé mais au meilleur effet comique. Un Lurch – et non pas Max – à la voix bien caverneuse et à l’allure particulièrement austère, un minou qui est en fait un lion, une Chose dont les apparitions se font en sortant de boîtes éparpillées un peu partout dans la maison, et qui rien que pour cela gagne en expressivité. Inutile de résumer que la Nouvelle Famille Addams a très mal adapté chacun de ces personnages.
C’est donc avec douceur que cette série se moque de l’oisiveté de la bourgeoisie très argentée. Et que fait-on lorsque l’on ne sait pas quoi faire ? On fait n’importe quoi ! Ainsi chaque épisode verra une nouvelle idée loufoque ou qui dépasse légèrement les personnages s’emparer des Addams, quand il ne s’agit pas de situations absurdes. Chercher à partir sur la Lune, faire de la sculpture, penser avoir changé son neveu en singe, sculpter, inviter des voisins aux idées conservatrices à prendre le thé, trouver un remède contre la perte de cheveux… Des occupations centrales qui n’éclipsent pas toutes sortes d’autres activités que pratique (notamment) Gomez : le trampoline, faire exploser des petits trains, affronter son majordome au sabre… Dans l’esprit des sixties, chaque idée vaut son pesant d’or, et fait mouche même cinquante ans plus tard.
Chaque épisode peut se regarder sans avoir préalablement vu ce qui précède, aucun fil rouge ne reliant l’intrigue générale, et c’est autant mieux pour les utilisateurs de SensCritique, puisque l’ordre des épisodes qu’indique le site ne correspond pas toujours à l’ordre que l’on trouve dans les coffrets DVD sur le marché.