L'acteur Jonathan Cohen, épaulé par Jérémie Galan, signe cette nouvelle création originale diffusée sur Canal +. Si cette parodie de télé-réalité du type Bachelor, le gentleman célibataire a tout pour faire rire, c'est aussi parce qu'elle pique l'idée à la société de production de Ben Stiller, qui a réalisé la version outre-atlantique en 2012, Burning Love... Le principe est simple : une compétition répartie sur neuf épisodes, où treize prétendantes vont devoir séduire le coeur d'un homme, prêt à trouver l'amour.
C'est excitant et assez insolite de voir débarquer ce genre de concept en France. Loin des investigations policières et des téléfilms historiques qui monopolisent les créations françaises et occupent la majorité nos écrans, La Flamme se risque à la parodie. Avec ses codes, ses personnages loufoques et ses situations délirantes, c'est souvent bidonnant ! Bon, il faut être sensible à cet humour décalé et absurde, omniprésent et très souvent poussé à l'extrême pour apprécier au mieux cette petite série sans grandes prétentions. Fans des Nuls, des Inconnus, des Robins des Bois ou encore du Coeur a ses raisons ont de quoi se réjouir car La Flamme est dans la même lignée, avec ses quelques répliques déjà cultes et son casting de stars.
Car oui, l'un des plaisirs coupable que procure La Flamme, c'est bien de découvrir ce panel d'actrices et d'acteurs, habitué à des rôles plus sérieux, dans des contre-emplois pour le moins... étonnants. Tous se prêtent au jeu de l'improvisation et du lâcher-prise, si bien qu'on sent le manque de concentration par moment. Mais ça participe à notre divertissement ! Mes coups de coeur se portent sur Leïla Bekhti en psychopathe hystérique, Doria Tillier en grande geignarde (elle est hilarante !), Adèle Exarchopoulos au coeur de singe, Florence Foresti en aveugle ou encore Laure Calamy en bigote... De nombreux guests viennent compléter cette belle distribution : Pierre Niney, Olivier Barroux, Noémie Lvovsky... Difficile de tous les citer tellement il sont nombreux. Mais quel beau terrain de jeu que celui de cette villa sous acide en roue libre totale.
Pour ceux qui se demandent où est l'intérêt d'une telle série, hormis un enchaînement de sketches, on peut y voir la critique du cliché du mâle alpha, riche, beau et célibataire généralement représenté dans ces émissions de télé. Sauf que là, on ne bride pas son manque de savoir-vivre, de culture, son égocentrisme, son immaturité voire sa stupidité. Habilement porté par Jonathan Cohen lui-même, le personnage de Marc est un enfant dans un corps d'adulte, toujours à côté de la plaque mais avec sincérité, ce qui rend l'ensemble drôle et touchant. En fait, c'est con, il y a pas d'autre mot ! Un humour à l'américaine, très premier degré, qui ne plaira pas à tout le monde. Moi, j'ai trouvé les trois premiers épisodes vraiment savoureux. Et bien qu'on ait envie d'aller jusqu'à la fin pour découvrir l'heureuse élue, le rythme des blagues à gogo s'essouffle et finit par ne plus faire rire. Point trop n'en faut, La Flamme se regarde par petites doses au risque de saturer de cet humour délirant et guignolesque. Mais quel gros bordel ! Le tournage a du être mémorable.
Et surtout, joyeuse Jean-Guile ! Ha non, c'est plus l'heure...