Une saison 1 exceptionnelle !

The Legend of Korra est la suite du Dernier Maître de l’Air ; ça se passe environ deux générations après, Aang n’est plus, c’est une jeune fille de l’Eau qui est la nouvelle Avatar. Enfin, c’est la suite… Oui, dans le sens où ça se passe après, mais pour le reste, on change les personnages, on change le décor, on change le thème et on garde juste les maîtres.
Le cadre, c’est Republic City, une métropole dans un contexte rétrofuturiste, ambiance années folles ; zeppelins, voitures, mecha, armures de combats etc. On ne pourra pas accuser les auteurs de la série de ne pas se renouveler !
Le thème ? L’opposition entre la tradition (les vieux maîtres) et la modernité (incarnée par l’industrie naissante qui permet à chacun de faire plier le monde à sa volonté sans recours à la maîtrise).
Fun fact: en anglais, un maître, c’est un bender, du verbe to bend qui signifie plier.
Sauf que Korra est une adolescente avec un pied de chaque côté, mais qu’il est hors de question qu’elle laisse le vilain Amon et ses égalitaristes priver les maître de leur pouvoir. Oui, parce que le grand méchant, il peut faire ça et il a plein de sbires aussi. C’est un grand méchant (l'un des deux antagonistes), et l’un des premiers reproches à faire.
Il est complètement gâché ; au début, il a un faux air de Guy Fawkes, et on s’attend vraiment à avoir un méchant ambigu, un révolutionnaire avec de bonnes intentions mais de mauvaises méthodes. Bein c’est ça, mais en raté.. De l’autre côté, on a aussi un mec, parmi les maîtres, qui se la joue “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté”, avec une notion très vaste de ce qu’est un ennemi (du type “Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi”). Intéressant, mais raté aussi. Il y avait un énorme potentiel avec ces deux personnages, et à la toute fin on se demande si… si l’auteur de ces lignes ne va pas spoiler, mais non, il ne va pas le faire.
L’autre reproche à faire, c’est que Korra est une adolescente, et que tourne autour d’elle un carré amoureux. Non seulement, c’est chiant tout le temps, partout, même quand c’est bien traité, mais en plus c’est mal traité et complètement prévisible. Je préférais encore la version enfantine, cet aspect-là n’était du tout pas du tout traité.
Malgré ces deux bémols, en fait, c’est génial. Le thème est bien traité, on sent bien le tiraillement entre des revendications parfois légitimes des modernes et une tradition qui n’opprime personne.
L’ambiance rétrofuturiste Années Folles est admirablement bien rendue ; jusque dans les résumés en début de chapitre avec une voix off et une image sépia, on se croirait presque devant un flash de l’ORTF (note : je ne sais pas si l’ORTF diffusait des flash info). L’animation est sans reproche, aussi bien dans les décors que dans les combats ou les matchs de probending, le sport à la mode.
Je n’ai pas encore abordé les personnages, parce qu’il n’y a pas grand chose à en dire. Il y a le rigolo de service, il y a le love interest, il y a la rivale, il y a le maître sage… Classique, certains personnages sont mieux traités que d’autres. Le personnage de Korra, tout feu tout flamme, courageuse, têtue (c’est une vertu pour être avatar, j’ai l’impression...), qui ne parvient pas à maîtriser l’Air est plutôt bien traitée.
Alors pourquoi j’aime ? Parce que j’aime l’esthétique retrofuturiste, j’aime bien le thème de l’opposition tradition/modernité, et j’aime bien le fait que le protagoniste principal soit, en fait, UNE protagoniste.

Après une première saison flamboyante et exceptionnelle, il y a toujours l'inquiétude que la deuxième saison soit over 9000. Et c'est le cas ici.
Si seulement c'était son seul défaut , on s'en accommoderait, un combat final ça ne prend qu'un ou deux épisodes, mais ici, ça n'est pas le cas.
Il y a trois gros écueils dans cette deuxième saison. Comme dans la première saison, il y a un gros gâchis sur le méchant. Tout commence pas trop mal, une opposition tradition / modernité qui m'avait bien plu (mais n'avait pas été traitée jusqu'au bout) dans la première saison, se transforme en une opposition humain / esprit bien venue et se transforme en une opposition bien / mal traitée de façon complètement convenue... Ensuite, la première moitié de la saison est remplie d'amourettes pénibles et mal traitées ; il est possible que je n'ai pas l'âge cible et qu'un enfant de 8-12 ans trouve ça super intéressant et bien fait, mais pour moi, ça ne marche pas. Heureusement que le ton change en cours de saison sur ce propos (au moment où on bascule dans l'opposition bien/mal, c'est un peu passer de Charybde en Scilla).
Et finalement, le principal problème que j'ai avec cette deuxième saison, c'est son changement d'esthétique ; l'esthétique retrofuturiste de Republic City avait joué pour beaucoup dans le vrai coup de coeur que j'ai eu pour TLOK, son absence manque. C'est pas moche, non, c'est juste dommage.

Du coup, après le visionnage de la saison 2, je ne change pas la note de la série, mais cette saison, seule, serait probablement notée 6.

Après une S2 en demi teinte, la saison 3 est la bienvenue. une grande partie des choses qui m'avaient déplues dans la saison 2 ne sont plus là ; plus d'amourettes (ou si peu, et bien mieux traitées), des méchants bien plus intéressants...
Alors on quitte encore Republic City ce qui est toujours dommage, mais les décors sont malgré tout magnifiques ; pour rester sur le dessin, les combats sont toujours somptueux (et le combat final est encore over 9000, mais juste ce qu'il faut.
Je n'ai pas mentionné, mais l'ensemble des protagonistes semblent avoir grandi (oui, même les adultes, même Bolin !), ce qui me les rend bien plus intéressants !
Oh, tout n'est pas parfait, en particulier dans les deux derniers épisodes, mais ça ne gâche pas trop le plaisir de la série. On aurait aimé en savoir plus sur les conséquences de la décision de Korra à la fin de la saison 2, on aurait aimé que des trucs exceptionnels ne deviennent pas archi courant (je pense à vous, Bolin et Mako !).
Et puis j'aimerais bien comprendre le plan final. Désolé, mais là, je ne vois pas.
Encore une fois, j'ai laissé la note de 8/10, soit celle de la S1 ; si je devais noter la S3 seule, ça serait 7/10. Donc mieux que la saison 2, mais moins bien que la 1.

Pas grand chose à dire sur la S4, un prolongement intéressant de la S3, même si certains personnages continuent à être pénible (Varrick !), l'évolution entamée des protagonistes est sympa. Bolin, Mako, Korra, Asami deviennent globalement plus adultes, de moins en moins souvent ridicules, l'antagoniste est bien foutue par moment (pas tout le temps, certes), le combat final est franchement over 9000, mais là, sérieusement, c'était cool. Il est long, mais est suffisamment varié pour ne pas sembler interminable.
Bon, il y a de moins en moins d'intrigues amoureuses, et je ne pensais pas que ça me manquerait, mais force est d'admettre que certaines relations sont un peu laissées à l'abandon, sans trop d'explication.
Et un épisode 8 insupportable.
Ne me demandez pas ce que j'ai pensé des 10 dernières minutes, cela dit, je suis encore en train d'essayer de les oublier.
Mais bon, une saison qui prolonge bien la S3 qui termine bien la série (cette fois).