Alors que le pays a le taux de suicide le plus élevé de l’OCDE, cette série moralisatrice et culpabilisante n’évoque en aucune façon les facteurs économiques, sociaux et culturels qui conduisent chaque jour trente-six Sud-Coréens à se donner la mort (ce chiffre de l'agence sud-coréenne des statistiques ne tient pas compte des tentatives de suicides ratées). Non, plutôt que d’interroger, par exemple, l'accroissement des inégalités ou la semaine de cinquante-deux heures (qui menace de passer à soixante) dans une société fondée sur la compétition et la réussite personnelle, le spectateur d'épisode en épisode est amené à réaliser avec Choi Yi-Jae qu’il faut être un sacré égoïste, un égoïste doublé d'un imbécile, pour ne pas savoir se contenter d’une vie de servitude et du bonheur de pouvoir s’extasier, au moins une fois dans sa vie, devant la beauté du soleil couchant. Désolant. Dommage parce qu'avant que ne s'insinue, pour s'installer définitivement au détriment du côté fantastique, tout un discours sirupeux, mièvre, simpliste et sentimentaliste sur l'individu seul responsable de son destin, de ses échecs ou de ses réussites, les trois premiers épisodes étaient plutôt sympas. Mais il est vrai qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre.