Le snakass

J'écoutais la radio en me rendant au travail et tombe sur une interview de Tahar Rahim par Léa Salamé. Au programme l'habituel passage de polish version american carwash avec finition spéciale.

Elle glisse au passage qu'avec sa nouvelle série "the serpent", Tahar Rahim est la nouvelle star du cinéma transatlantique et se hissera bientôt au panthéon des grands d'Hollywood. Sacré Léa, elle sait vraiment cirer les pompes de ses invités y'a pas à dire...

En rentrant je me renseigne sur l'univers de la série : années 70, tueur en série, ambiance asiatique,... tout pour me plaire et me laisser tenter, d'autant que j'aime bien cet acteur....

3 épisodes complets plus loin , Je jette définitivement l'éponge devant le raté qui s'étale devant moi.

Soyons clair, ça pique vraiment les yeux...

Il y a quelques bon points qui donnent l'envie de faire l'effort de continuer, l'ambiance fin seventies plutôt réussie, le cadre exotique original pour un film de tueur en série et l'emblématique bande de malfrats menée par Tahar. Le voile de mystère autour du personnage principal est bien amené, on a donc envie de comprendre ses motivations et de poursuivre le visionnage ... Sauf Que...

Sauf que certaines limites ne doivent pas être franchies, il y a des choses qui cassent inexorablement toute possibilité de regarder sérieusement cette série.

Alors imaginez , imaginez que sous le coup d'une substance psychotrope vous vouliez faire le générique de série le plus meuch de tous les temps. Pour la déconne, vous faites un montage plagiat du générique de la série narcos (parce qu'il est super cool), de celui de game of thrones (parce que c'est votre série préférée) et de dragon ball z (parce que vous êtes défait)... Et vous obtenez... un serpent 3d uglyxx qui navigue sur des images de mafia. Vous l'avez rêvé, the serpent l'a fait , un générique en GERBICOLOR.

Dans Gerbicolor il y a gerbide et ça tombe bien car c'est le vidage d’œsophage est une thématique récurrente de la série, ami du vomi tu vas en avoir pour tes sous.

En dehors du générique hilarant il y a quand même un vrai problème de narration.Depuis Pulp Fiction ça fait vachement classe de faire des récits non chronologiques et tout le monde y a un peu recours, c'est usé jusqu'à la corde mais ça marche généralement plutôt bien.

Sauf que ... Sauf que ce genre de mécanisme scénaristique n'a d'intérêt que s'il te permet de naviguer entre 2 périodes distinctes d'une trame pour l'enrichir, détail qu'à omis le stagiaire dédié au montage.

Ici le découpage temporel est hyper fréquent (genre toutes les 3 min) et se contente globalement d'aller retour temporel dans le même lieu avec le même personnage : ça n'a vraiment aucun sens, c'est agaçant et ça confine au ridicule : on dirait un sketch d'éric et ramzy en mode second degré...

Mais attendez c'est pas le plus raté , non non le pire reste à venir.

Globalement la série évolue entre 2 bandes de personnages. Un métis mi-vietnamien mi rayban et sa bande de sauvages en cols blancs, (soit les méchants) et des diplomates crétins, (les gentils) . J'exclue volontairement Dominique qui est le gentil qui est poursuivi par les méchants, c'est déjà suffisamment douloureux comme ça pour nous tellement il est bête.

Niveau jeu d'acteurs , la bande des psycho-killers fait amende honorable, on a une québecoise qui parle français avec l'accent de Monica Belluci mais passons sur ce détail on n'est plus à ça près...

Par contre les gentils, aïe, aïe, aïe, ça joue faux mais faux ....Mention spéciale à Billy Howle quand il s'énerve avec le diplomate belge, j'avais du sang qui coulait le long de mes oreilles tellement ça sonnait à côté de la plaque...C'est une catastrophe et en plus il est omniprésent. Il ouvre la bouche et on n'y croit pas une seconde, on est au niveau série de seconde zone de france 3 et encore je suis pas sûr.

Vous l'aurez compris, c'est le genre de série où on se dit que cela pourrait presque marcher mais ça ne marche jamais vraiment et on s'ennuie très très vite