Après une apocalypse nucléaire supposée avoir décimé toute l'humanité, 100 jeunes délinquants sont envoyés sur Terre pour voir si la planète est de nouveau habitable. Un synopsis plutôt alléchant, certes réchauffé des classiques de science fiction mais qui marche toujours. Pourtant dès le premier épisode de The 100, c'est la grimace.
Evidemment, ces jeunes délinquants sont tous montés comme des mannequins de chez Abercombie et Victoria Secret.
Evidemment, ils font tous au moins 25 ans alors qu'ils sont supposés en avoir 17.
Evidemment, les parents de ces rejetons sont soit de gentils et courageux rebels soit de méchants dictateurs sans coeur.
Et évidemment, on sent les romances adolescentes arriver dès le premier épisode.
J'aurais très bien pu m'arrêter là, claquer mon 2 et passer à autre chose. Mais avec toute une aprème à tuer devant moi et un Bob Morley tout de même, il fallait le reconnaître, foutrement charismatique en petit con de service, je me suis dit pourquoi pas et j'ai continué sur ma lancée. Et franchement, je ne regrette pas.
Certains vont commencer à aimer au bout de cinq-six épisodes, d'autres pas, mais tout ça pour dire: patientez. Le pilote n'est pas représentatif de la série, ni la moyenne sur Sens Critique d'ailleurs.
Car au bout de quelques épisodes et pour notre plus grand plaisir, la série s'assombrit. The 100 devient plus trash, moins gnangnan, les personnages sont plus complexes et les "méchants" (honnêtement, qui n'avait pas pigé que la Terre était encore habitée ?) plus intéressants.
Des questions adultes se posent, faisant presque oublier l'ambiance "qui couche avec qui" des premiers épisodes: A-t-on le droit de faire des choses horribles si c’est pour survivre ? Ces choses horribles qu’on fait, nous définissent-elles ? Doit-il avoir des règles ? Si oui, qui doit en décider ? Est-ce que cela vaut la peine d’avoir une seconde chance si c’est pour seulement survivre ?
C'est sur ces thèmes peu communs aux séries pour ados qu'on suit la grande remontée en puissance de la série, et on a tout juste le temps de se demander si The 100 aurait plus à offrir que son casting de belles gueules que bim ! La saison 2 arrive, plaçant le feuilleton de Rothenberg un cran au dessus.
Alors certes ça reste une série pour teenagers et donc par conséquent c'est bourré d'un paquet d'incohérences (aucun moyen de contraception mais aucune fille ne se retrouve en cloque ?) et filtré à la hollywood (un personnage défiguré par une dizaine de coups dans la tronche aura la peau nickel deux épisodes plus tard, un tel pouvoir de cicatrisation ça fait rêver). Mais bon.
C'est con, mais j'ai accroché.