Saison 1 (7/10) :
C'est vrai qu'à la base elle ne payait pas de mines, cette production TF1, bien que le sujet, particulièrement sensible, puisse un minimum attirer. Ça n'est pas une leçon de mise en scène et ne pas pouvoir comparer à la série espagnole originelle est évidemment une « chance », mais la réalisation est en définitive totalement au service du récit et des personnages, et c'est certainement ce qu'il y avait de mieux à faire. Sans être bouleversé, j'ai vraiment été touché, sensible aux épreuves endurées par ces jeunes, tous interprétés avec justesse, la volonté de ne pas (trop) sombrer dans le pathos étant louable. Ce n'est pas très léger dans le discours, mais au moins est-ce efficace. Il y a une vraie alchimie qui se créée entre les différents malades, aucun protagoniste n'étant ignoré.
Chacun a sa personnalité, ses doutes, leurs réactions étant toujours très naturelles, leurs changements de point de vue étant toujours justifiés par des rebondissements ou un discours cohérent. Si les jeunes jouent bien, le casting adulte est plus inégal (dont un Michael Youn pas extra), certains se révèlent, à l'image de la très belle Camille Lou, particulièrement touchante. Suite au succès, une deuxième saison a été mise en chantier : à mon sens elle se justifie. Le quotidien de Thomas, Clément, Roxane, Mehdi et les autres le méritaient, c'est avec plaisir qu'on les retrouvera, surtout après un dénouement assez puissant
(même si je dois avouer que si l'un des héros devait décéder, je me doutais que ce serait Sarah).
Une belle surprise.
Saison 2 (6/10) :
Aïe. Enfin, « aïe »... C'est surtout la seconde moitié de saison qui m'amène à ce constat. Car jusque-là, effet de surprise excepté, l'ensemble gardait une bonne tenue, le plaisir de retrouver ces personnages, le scénario prenant soin de les placer dans des situations un minimum différentes, les enjeux ayant logiquement évolué. On reste ainsi dans une continuité sans éviter la redite, l'arrivée de Louise, dont l'humour à froid tranche joliment avec la grave maladie, apporte un vent de fraîcheur bienvenu, la présence des adultes m'ayant même paru plus équilibré, apportant un vrai plus dans la relation avec leurs enfants. Le ton est ainsi souvent juste : ni trop, ni trop peu.
Du moins, c'est ce que j'ai ressenti durant les quatre premiers épisodes car après, cela se gâte sans que l'on comprenne bien pourquoi. J'imagine une grosse panne d'inspiration quant à l'intrigue et les nouvelles directions à lui donner, mais on a presque l'impression que la série s'est arrêtée. Ça devient banal, les personnages manquent de saveur (Louise en tête), on trouve vraiment au forceps des rebondissements pour donner l'illusion d'une avancée : peine perdue ou presque. Presque parce qu'il y a toujours un bon moment, qu'on s'est attaché à ces adolescents, que le récit retrouve une certaine gravité lui allant plutôt bien.
J'écris « retrouve », car c'est clairement le vrai problème de cette fin de saison : alors que la série avait toujours pris soin de rester assez réaliste, avec un minimum de distance, cette dernière n'est alors plus du tout présente, préférant nous asperger de bons sentiments et de platitudes (même la voix-off perd de son intérêt) : presque tout le monde est heureux dans un monde idéal (j'exagère un peu mais à peine), les dernières secondes (même si évidemment pensées pour attirer le spectateur à l'avenir) apparaissant on ne peut plus logique. Maintenant, cela reste plutôt agréable, et je ne suis pas contre l'idée de jeter un œil à la future saison. Pour autant, « Les Bracelets rouges » semble déjà atteindre ses limites dans ce qu'il avait à raconter : j'espère me tromper mais si cela se confirme, je serais nettement moins indulgent la prochaine fois.
Saison 3 (7/10) :
Suite et « fin » des aventures de nos héros (plus tous) hospitalisés, que l'on a toujours autant de plaisir à revoir. Pourtant, il ne s'agit vraiment pas de la saison où il se passe le plus de choses, mais qu'importe : c'est bien dosé, bien pensé, avec ce qu'il faut d'écriture pour que cela soit crédible sans en faire trop. Un peu de mélo, forcément
(le conflit Clément-Thomas, la mort du grand-père de Mehdi),
pas mal de bons sentiments, mais surtout de vrais personnages, n'évoluant, certes, pas énormément (et c'est un peu normal), tout en faisant preuve d'une réelle fraîcheur, avec, au-delà de leur maladie, des préoccupations naturelles de jeunes de leur âge, sans jamais que cela soit lourd ou vulgaire.
Les seconds rôles (très majoritairement adultes) ne sont pas oubliés pour autant, les anciens comme les nouveaux faisant bonne figure, d'autres prenant une place beaucoup plus importante que précédemment, notamment Jessica, vraiment attachante. Côté interprétation, c'est solide à tous les niveaux, avec un vrai coup de cœur pour l'arrivante Hanane El Yousfi, faisant sans doute de Nour la plus belle héroïne de cette saison. Même les leçons de « morale » de Côme (deux fois par épisode, comme toujours) restent sympas, bien que souvent oubliés à peine le générique apparu.
Et puis il y a donc cette fin, résolument
optimiste,
probablement trop mais par ailleurs totalement dans le ton de la série, ce qui ne pose donc pas de problèmes. Longue mais pas trop, juste ce qu'il faut, le temps de
leur dire au revoir sans que cela s'éternise :
impeccable. Il y aura pourtant une quatrième saison, avec de nouveaux protagonistes, sûrement plus jeunes : la transition risque de ne pas être évidente, mais pourquoi pas. En attendant, merci aux Bracelets rouges « originels » de nous avoir touchés durant ces 24 épisodes, certes non sans quelques facilités, mais avec cœur et sincérité. Bonne route, les amis.