Il me reste encore les arcs Poseidon et Asgard à visionner, mais j'ai besoin de crier tout de suite mon amour pour cette série, dont je gardais de bons souvenirs, bien que très épars, des diffusions au Club Dorothée, jusqu'à ce que sur un coup de tête je me prenne l'intégrale en Blu-Ray.
Passons tout de suite sur les défauts bien connus : oui, les dessins sont inégaux selon les épisodes, principalement dans la première partie (mais le dynamisme et l'imagination de l'ensemble rachète le tout). Oui le schéma est répétitif (je te tape, ça ne me fait rien, tu me tapes j'ai très mal, je suis au bout du rouleau, je puise la force en moi pour me relever et te laminer), mais c'est le genre qui veut ça, et les qualités globales de Saint Seiya font plus que compenser ces redondances : elles la subliment et font de chacune de ses occurrences un moment plus mémorable encore que le précédent. On revit à chaque fois la montée de tension, la fascination du Septième Sens puisé aux confins de l'être, puis la libération cathartique d'une victoire à la Pyrrhus (les plus belles).
Parlons-en des qualités ! Le background est fouillé et intéressant, révélé progressivement, et réserve pas mal de surprises, tout en laissant des zones d'ombre bienvenues. C'est d'ailleurs pour ça que je porte autant en affection les sommets du Sanctuaire, qui, je pense, font consensus, que la construction plus lâche, mais aussi plus libre de la première partie, laquelle permet aux chevaliers de se forger en partant aux quatre coins du monde, en solo, en petits groupes ou tous ensemble.
La mise en scène est parfaite et interdit l'ennui tant elle est effrénée (tout en se réservant des moments contemplatifs d'autant plus frappants). C'est surtout sa volonté de se renouveler sans cesse qui est admirable : les diverses attaques des chevaliers sont franchement magnifiques, de même que les iconiques moments où ceux-ci sont représentés par leurs avatars zodiacaux.
La série est en outre une perle de design, et la découverte d'une nouvelle armure est toujours un régal, ce qui constitue un tour de force quand on jette un œil aux pages hideuses du manga original. Le travail de réappropriation et d'adaptation sur petit écran est assez effarant.
J'oublie presque le plus important : la musique ! Les génériques chantés sont supers, mais alors les thèmes récurrents dans les épisodes, c'est encore un niveau au-dessus ! Ces mélanges de guitares heavy et de pompes antiques, subliment les péripéties, qui se voient ainsi dramatisées à l'extrême pour atteindre des sommets dramaturgiques ahurissants.
Enfin, les petits moments involontairement awkward donnent au tout une saveur particulière et attachante : les inutiles chevaliers de métal, la relation, comment dire, fusionnelle entre Shun et son grand frère Ikki, lequel tombe d'ailleurs amoureux d'une fille "parce qu'elle ressemble à son frère", Shiryu qui dort avec Kiki, la petite bourge Athéna qui fait du cheval sur ses camarades orphelins... De quoi rire de bon cœur et, bizarrement, s'attacher aux personnages et rendre leur quête sacrificielle plus grandiose encore.
Après avoir enchaîné près de 75 épisodes, une petite pause s'impose, en espérant que la fin de la série regorge de moments de grâce aussi marquants que ceux du Sanctuaire.
MAJ :
A y est, j'ai bouclé la série, et mon avis ne change pas. Les arcs d'Asgard et Poséidon étoffent la saga de belle manière, avec de biens beaux adversaires (surtout parmi les chevaliers d'Odin), et en proposant des musiques entièrement nouvelles et de nouveau sublimes.Seul l'arc de Poséidon paraît vraiment torché, mais au bout de + de 110 épisodes, franchement c'est pas grave.
Prochaine étape : Hadès :)