J'ai aimé :
- la réécriture du scénario est à mes yeux extrêmement maladroite. Je n'adhère pas aux choix effectués et pourtant on sent comme une volonté de rendre certains points du scénario plus cohérent.
- le design des armures globalement respecté.
J'ai moins aimé :
- le rendu graphique avec cette désagréable sensation que la peau et les cheveux des personnages sont en plastique.
- au foot il y a le douzième homme, à savoir le public. Dans Saint Seiya, il y a le sixième chevalier : la BO. Saint Seiya sans ses musiques ou en tout cas sans des musiques de qualité, ce n'est pas Saint Seiya. Dans la série d'origine, elles contribuent à installer une atmosphère particulière et elles accompagnent parfaitement tantôt les moments de bravoure, tantôt les passages plus tristes. Hélas, dans cette version Netflix, les musiques sont totalement insipides.
- Shun est une fille. Pourquoi ? Parce qu'en 2019, ce n'est plus possible de faire une série dont les 5 personnages principaux ne sont que des hommes ? Parce qu'il fallait montrer que les femmes aussi savent se battre ? Shun ne pouvait-il pas rester cet homme sensible, porteur d'une armure rose et n'aimant pas la violence ? Ou comment remplacer un cliché par un autre. Si le but était vraiment d'instaurer une meilleure parité et d'attirer un public féminin, pourquoi ne pas avoir tout simplement donner un rôle plus central à des personnages comme Marine ou Shaïna ? Et qu'on ne me réponde pas que c'est pour respecter l'œuvre d'origine tant le scénario a été ici remanié.
- le rythme trop rapide : 6 épisodes pour couvrir tout le tournoi galactique et l'affrontement contre Ikky et ses chevaliers noirs contre une quinzaine d'épisodes dans la série d'origine. Ça va trop vite, la série de prend pas le temps de présenter ses personnages là où Seiya et ses camarades avaient grosso modo le droit à un épisode entier de présentation dans la série d'origine. Le charisme des personnages en prend un coup.
- les combats qui sont vite expédiés car il faut faire avancer le scénario. Dans l'œuvre d'origine, les combats sont plutôt lents, les personnages mettent beaucoup la pose, parlent beaucoup, et pourtant il s'en dégage quelque chose d'éminemment dramatique. Rien de tout cela ici, les combattants s'échangent quelques coups de pieds et quelques coups de poings mollassons, puis l'un des deux balancent son attaque spécial et c'est fini. J'attendais notamment la série au tournant avec le combat opposant Seiya à Shiryu . Hélas, le scénario du combat a beau être le même, aucune émotion ne s'en dégage dans cette version Netflix alors qu'il est sans doute l'un des combats les plus épiques et réussis de l'anime de 1986.
- tout va trop vite et pourtant les scénaristes ont jugé bon d'inclure dans l'un des épisodes un dialogue de 5 minutes entre Seiya et une sorte de plaque d'égout qui parle, sans doute histoire d'apporter une touche d'humour. Ça plaira peut-être au plus jeune, moi je suis dubitatif.
- les chevaliers de bronze unis pour l'instant comme les 4 doigts (sans doute bientôt 5) de la main : dans cette version Netflix, on n'y croit pas. Les chevaliers de bronze sont censés être des orphelins élevés ensemble avant d'être séparés et envoyés aux quatre coins du monde pour s'entraîner. La tenue du tournoi galactique est synonyme de retrouvailles pour eux et même si ce n'est qu'au service d'Athéna qu'ils deviennent pas la suite des frères d'armes, ils ont dès le début de la série un passé en commun, propice à favoriser leur rapprochement ultérieur. Dans cette version Netflix, ce n'est pas le cas, les personnages se rencontrent pour la première fois lors du tournoi galactique. Ils se connaissent à peine et pourtant, cinq minutes plus tard, les voilà déjà à se battre ensemble, prêt à se sacrifier les uns pour les autres. Mouais.
- Vander Graad, son armée et ses chevaliers noirs. Beurk.
- une armure, ça se transporte sur le dos, dans sa box. Le coup du pendentif, je n'ai jamais aimé et je n'aimerai jamais.
- les chevaliers d'or apparaissent dès le premier épisode. Alors oui, on le sait tous qu'ils existent, mais je me mets à la place du petit bonhomme de 8 ans qui lui ne le sait peut-être pas et à qui la série semble s'adresser : il n'aura pas la surprise de découvrir que non, l'armure d'or du sagittaire n'est pas la seule.
Conclusion :
Pour un fan de la première heure comme moi, cette revisite est une catastrophe. J'ai eu beau essayé de faire preuve d'ouverture d'esprit et de ne pas rester campé sur mes positions de vieux con, rien n'y a fait, cette version Netflix de Saint Seiya ne semble pas s'adresser à moi mais plutôt à un public nouveau, très jeune de préférence. Je vais quand même attendre la deuxième saison, on ne sait jamais et l'espoir fait vivre.