The Mody Blues
Excellente mini-série française, qui s'achève hélas moins bien qu"elle n'avait débuté, comme souvent. Ainsi, le dernier épisode m'aura laissé sur une impression frustrante (procédés narratifs...
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Malgré un genre usité qu'est celui des récits criminels estampillés du grand N rouge, cette mini-série (coproduite par Arte) se révèle très plaisante et sort clairement du lot. L'originalité tient d'abord à son ton et son style, au contraste entre la noirceur des personnages principaux torturés du présent (Nicolas Duvauchelle est excellent) et les scènes des 70's libres et solaires... Et la violence crue, qui évoque aussi les oppositions de cette décennie qui a vu fleurir le concept même du tueur en série moderne. C'est prenant, et les aller-retour entre le récit de Niels Arestrup et l'époque des faits, s'ils ne sont pas un procédé révolutionnaire, sont ici très maitrisés. Les quatre récits enchevêtrés (la relation de l'écrivain à Robert, celle de ce dernier et Solange, de Adrien et sa femme ainsi que l'enquête de Carrel) jouissent d'une égale attention dans l'écriture et cela se ressent, aucun n'est de trop et tout est très cohérent.
C'est souvent déstabilisant, d'abord parce que l'on s'attache aux personnages de Robert et Solange malgré tout, on comprend petit à petit leur fonctionnement et leur folie et surtout on y croit. Ce goût du sang qui peu à peu dévore tout, et que nos personnages ont de plus en plus de mal à cacher derrière des intentions "morales" (punir les abuseurs) est très convainquant: l'amour fusionnel qui glisse progressivement vers l'emprise et le morbide, et bien sûr les parallèles que ne peut ignorer Adrien avec sa propre histoire.
C'est d'ailleurs ce pourquoi le retournement final ne m'a pas emporté, je l'ai trouvé artificiel et dispensable, dans la mesure où il vient détricoter ce qui a été construit si habilement dans les épisodes précédents, et que l'érotisme morbide partagé par les deux protagonistes apparait au final simplement comme la folie criminelle de la femme seule, ce qui n'est pas totalement invraisemblable mais qui pâtit du manque de temps et de construction par le récit, donnant l'impression que l'on cherche à souffler le spectateur, sauf que ce procédé a déjà bien vécu...
Malgré ces réserves sur le dénouement, c'est une excellente série noire, bien interprétée (les personnages secondaires sont aussi tous très bons) et bien écrite, mention honorable à la photographie et à la musique, -je risque d'avoir cet air dans la tête un bon moment-.
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Créée
le 18 mai 2024
Critique lue 12 fois
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