Saison 1 (6/10) :
L'excellente série « Petits meurtres en famille » avait rencontré un tel succès public et critique que France Télévisions a décidé d'offrir au duo Larosière - Lampion sa propre série de téléfilms ! Si le charme s'est peut-être légèrement dissipé et qu'il n'est évidemment pas évident de se renouveler à chaque épisode, il faut reconnaître que les enquêtes ne manquent en général pas de piquant et d'humour, le réjouissant tandem Antoine Duléry - Marius Colucci restant le principal argument de la réussite du concept.
Alors oui, l'ensemble connaît un sérieux coup de mou au milieu des « épisodes », et les intrigues manquent parfois un peu de rigueur, mais, Agatha Christie oblige, il n'est vraiment pas toujours aisé de trouver le nom du criminel (et encore moins le fin mot de l'histoire!), si bien qu'on suit toujours cela avec un minimum de plaisir et d'intérêt, les différents seconds rôles rencontrés étant souvent savoureux, malgré une interprétation (très) inégale dans le registre. Ce n'est pas un triomphe, mais c'est un bon moment à passer, joli exemple de télévision populaire de qualité : c'est suffisamment rare aujourd'hui pour être signalé.
Saison 2 (7/10) :
Ça y est, cette fois, c'est fini. La « deuxième saison » des « Petits meurtres d'Agatha Christie » tire sa révérence pour laisser place à une nouvelle équipe (probablement) à une nouvelle époque. Bon, vu qu'on parle quand même de 27 (!) téléfilms, je ne vais évidemment pas vous proposer un résumé de chacun, mais plus une vision globale, donc forcément un peu restreinte. Je trouve qu'en définitive, pour des aventures ayant duré huit années, nous sommes toujours restés à un niveau « qualité minimum », malgré un léger fléchissement concernant les derniers, où l'on sentait que l'on arrivait un peu à bout de ce que pouvait offrir les personnages et leur capacité d'évolution sur la durée.
Les enquêtes sont un peu moins stimulantes, on rit un peu moins, l'effet de surprise initial concernant les réactions des uns et des autres ne pouvant durer éternellement. Reste un travail toujours soigné, notamment sur la forme (jolie photographie), des dialogues souvent savoureux et une interprétation piquante, le trio Samuel Labarthe - Blandine Bellavoir - Élodie Frenck offrant probablement ce qu'il y a eu de mieux dans la production télévisuelle française récemment. Belle idée, d'ailleurs, que celle d'avoir enrichi le rôle de Marlène pour lui donner une importance équivalente aux deux autres, même si, sur la fin, son importance devenait presque trop grande...
Quelques vrais bons épisodes, notamment « Le Cheval pâle » (pour ne citer que lui), pour des intrigues où, Agatha Christie oblige, il est loin d'être toujours évident de deviner le-la coupable. Et même si on se serait passé sans mal de cette comédie musicale sous forte influence Jacques Demy - Michel Legrand pour conclure (hormis le final, assez chouette), l'impression d'ensemble reste positive, pour ce qui est l'une des (très) rares productions faisant honneur à la télévision française. Bonne route, les amis, en espérant que vos successeurs sauront être à la hauteur.