Saison 1 : Si le premier épisode peine à convaincre, un peu lourdaud dans son exposition, cela vaut la peine de rester un peu plus longtemps. Les personnages prennent en effet rapidement plus de relief, et on accroche à ce soap chic, ce soap opéra (vous l’avez ?), qui nous immerge dans le quotidien de cette école de l’excellence. Se télescopent alors ambitions personnelles et vision collective dans un contexte sociale brûlant de réforme du statut des danseurs étoile, un moment charnière pour l’institution et son futur. Le scénario pousse parfois le bouchon un peu loin quand il s’agit de plonger ses personnages dans des situations de crise, mais rend bien compte des sacrifices qu’exigent la formation, ses ravages sur les corps et cette lutte permanente pour la reconnaissance.
Suzy Bemba est la révélation de la série, jeune actrice de caractère au jeu subtil. Et Personnaz est excelle en directeur arrogant et fragile.
Une belle surprise pour peu qu’on lui laisse le temps.
Saison 2 : Cette saison 2 confirme la réussite de la précédente et la surpasse. C'est toujours aussi beau et gracieux sur scène, passionnant en coulisses.
Les personnages maintenant bien installés, la série peut aller plus loin dans les arcs narratifs, les interactions entre eux et les manœuvres politiques qui se fomentent dans les couloirs.
Symbole de l'excellence de l'écriture de L'Opéra, la nouvelle maîtresse de ballet incarnée par Anne Alvaro (fabuleuse), ancienne étoile devenue chorégraphe, échappe à toute caricature, malgré un personnage excessif, castrateur et manipulateur. L'apparente douceur de l'actrice apporte au personnage autant de complexité, de contradiction que de crédibilité. On aime toujours détester un personnage dans une série, et celui-là… Elle est indéniablement la valeur ajoutée de cette saison et la fait passer dans une autre dimension. On en veut encore.