Monument des séries télévisées, quoi qu’en dise certains. La série divise par son contenu. Jugée trop complexe avec un scénario qui est parfois trop biscornu. Je n’essaierais pas de ramener les gens du côté obscur des amoureux de Lost mais simplement d’exprimer mon point de vue sur une aventure entre personnages extrêmement touchants.
En effet, Lost a de nombreux défauts. Qui s’explique par la trop grosse volonté d’être rapide, efficace, avec de nombreux cliffhangers et une évolution constante des personnages. En fait pour apprécier la série à sa juste valeur, il suffit de bien comprendre que ce n’est en aucun cas une série réaliste. Pas réaliste au sens où des choses surnaturelles sont inconcevables, mais non réaliste dans le sens où les personnages ne sont pas des humains comme vous et moi. Ils évoluent dans un monde qui n’est pas le notre, tout comme Prison Break, les personnages se développent, font des choix qui changent leur vie toutes les 5 minutes, ou bien récemment Sense8. Ce n’est pas une volonté de réalisme mais une volonté d’idéalisme. Les personnages sont en recherche constante d’un but et lorsque cet objectif se croise avec celui d’un autre personnage alors ceux-ci s’assemblent pour atteindre leur fin. Ce qui n’empêchera pas ces personnages de se retrouver ennemis lors des prochaines minutes.
L’île est un prétexte pour exprimer leur perdition. Les personnages ont tous une vie désordonnée et la recherche de l’exil de soi est enfouie en eux. Se retrouver seul au milieu de personnes qui ne nous connaissent pas peut paraître terrifiant pour certains, alors que c’est totalement libérateur pour ces personnages : ils ont le droit à une seconde chance.
Le pilot est pour autant le meilleur pilot qui m’ait été le droit de voir. Puissant, dramatique et immense découverte de chaque instant sur cet endroit mystérieux et tous ces personnages choqués. Personne ne sait vraiment ce qui se passe, nous, spectateur, sommes finalement les seuls à savoir ce qui leur arrive : vous vous êtes crashés sur une île déserte et personne ne viendra vous sauvez. C’est alors qu’une touchante envie d’aimer ces personnages nous prend. A l’image de Sawyer, chien battu qui cache son chagrin par les crocs. On apprend à les connaître comme des enfants, on se rassure en se disant qu’ils iront bien ensemble mais l’effroi de cette île nous rappelle que rien n’est facile dans la vie et qu’il faut se battre pour survivre. Que l’on soit au milieu de nul part ou que l’on soit au centre de tout.