Une série sur les relations amoureuses modernes, écrite et produite par l'un des rares réalisateurs relativement constants et cohérents dans la qualité et le style parmi les comédies américaines ? J'ai tout de suite dit "Banco !".
Ce qui est indéniable, c'est que c'est très feel et très good : la série empile les raisons d'aimer la vie. Les activités, le partage avec l'entourage, les défis des métiers, les lieux où qu'il fait beau (le soleil se barre jamais dans cette série)... Tout est porté par les personnages, autant par notre couple vedette que par les seconds rôles. Judd Apatow en avait visiblement totalement conscience, puisque tout le paquet est mis là-dedans. Moi j'ai aimé le côté double jeu caractériel dans les personnalités de Mickey et Gus ; finalement on ne prévoit pas leurs réactions ou leurs motivations. Les seconds rôles, comme la gamine actrice (incroyable !) ou le "Docteur" animateur en radio, ne sont jamais là pour combler le champ, et apportent tous leurs pattes au propos global des épisodes sur la solitude moderne et notre méfiance de plus en plus protégée dans notre époque. Bertie, la coloc de Mickey, est tout de même ma chouchoute. Adorable, adorablement jouée, très complexe au final, et en plus elle est Australienne.
Ceci étant dit ! La saison 1 est semée d'embuches pour le couple. Ca frappe, ça caresse, ça vibre, ça vit à en bouffer les planchers. Mais dès le début de la saison 2... La série fait du surplace question enjeux ou conflit. Comme une mouche, la série s'agite frénétiquement, toujours à court terme, pour se poser contre un mur et s'immobiliser durant un temps pas du tout proportionnel. Certes, vive le feel, vive le good, mais on en vient à attendre une dispute tout de même... On pourrait dire que, dans les obstacles "permanents", il y a les addictions de Mickey. Même durant l'épisode 1, l'un des plus longs et qui présente le duo séparément, je n'ai pas cru une seconde au dit alcoolisme de Mickey. Et oui ! Feel good, mettez pas trop de cernes sur le superbe visage de cette actrice dans la fleur de l'âge... Ce côté trop lisse, qui colle pas totalement à ce que la série souhaite véhiculer, impacte également le propos : certes, "ce siècle sera celui de la solitude" comme dit ce cher Werner Herzog, mais "Love" rajoute "ceci étant dit, si quelqu'un t'aime, la vamos la playa non ?". Ah, et ça peut paraitre pour un détail mais ça ne l'est pas : beaucoup trop de "excuse me" dans cette série. Genre, y'en a minimum 3 par épisodes. Est-ce que les mouches s'excusent quand elles se posent sur les merguez ? Je crois pas, non.
Donc, la série a ses défauts, qui restent constants. Elle a aussi ses qualités, qui squattent également. Vous voyez un épisode (même dans la saison 1), et vous savez dans quoi vous embarquez, y'aura pas de mauvaise surprise. Alors, disons que cette époque qui cherche les tensions partout me fatigue trop pour que je ne fasse pas l'impasse : c'est feel, c'est good, les ailes d'une mouche ça fait du vent, et c'est chou un tutu. Aimez-vous les uns les autres, bordel de merde.