Howard Phillips Lovecraft, écrivain américain du début du vingtième siècle, connu pour ses récits fantastiques, d'horreur et de science-fiction fait vendre, même si - en l'occurrence - l'histoire contée ici n'a qu'un très vague rapport avec son œuvre.
La série, filmée en Illinois et Géorgie, est inspirée du livre du même nom, hommage aux Pulp magazines et à la science-fiction des années 1950, et le livre est en fait un pied-de-nez à l'écrivain défenseur de la vertu WASP et dénigrant fréquemment les non-anglo-saxons.
Si au cours de cette première saison on apercevra quelques "Old Ones" ou pseudo-Shoggoths, d'autres références ne manquent pas.
Littéraires :
- Edgar Rice Burroughs (A Princess of Mars/Barsoom series/John Carter, 1912)
- Alexandre Dumas (Le Comte de Monte-Cristo, 1844)
- Jules Verne (Voyage au centre de la Terre, 1864)
- La Tour sombre, à demi-mots (Stephen King, 2004).
- The Negro Motorist Green Book (Guide annuel 1936 - 1966)
Sociales et historiques :
- L'émeute raciale de Tulsa (1921) et la ségrégation policière.
- La guerre de Corée (1950 - 1953)
- Les funérailles d'Emmett Till (1955).
- Les lois Jim Crow (1877 - 1964).
- Medinah Shriners et francs-maçons de Prince Hall.
- Jackie Robinson (Baseball)
- Kumiho/Gumiho (Légende coréenne)
L'accroche est plutôt réussie, présentant un bon équilibre entre contexte politique et histoire fantastique.
Le récit est divisé en plusieurs histoires reliés entre elles par un fil rouge, mais certains épisodes peuvent être vus indépendamment.
La suite est laborieuse, les épisodes paraissent longs, interminables, faute à d'inutiles et parfois graveleuses longueurs.
Bien que certains thèmes choisis soient d'abord intéressants : les origines de certains personnages, une histoire de fantômes, la quatrième dimension et/ou voyages temporels, des transformations physiques ... le traitement est trop verbeux et ce remplissage dessert certainement l'ensemble.
Les quelques effets d'humour recherchés ponctuellement ne donnent guère le change ...
Les décors ne sont pas toujours très crédibles, sans rien de choquant non plus.
Les costumes paraissent anachroniques, trop souvent.
Les effets spéciaux, dans l'ensemble sont assez moches ou involontairement ratés ...
Les acteurs jouent mal jusqu'à en être fréquemment irritants et les rares qui font le boulot, comme Wunmi Mosaku, épatante, crèvent l'écran.
Coté musique, on passe du Doo-Wop, Jazz, Blues ou R&B qui collent parfaitement à l'époque concernée, à des sons contemporains mal venus.
Des épisodes plus courts et plus de soin sur nombre de détails aurait pu faire passer la pilule, ça n'a pas été le cas ...
Décollage imminent.