Plutôt par curiosité que par réelle excitation, je me suis enfin laissé tenter par le diable et j'ai donc commencé Lucifer.
Au Commencement, il n'y avait rien.
Tout le monde a déjà entendu parler du fils de Dieu, chassé du Paradis et condamné à régner sur l'Enfer, mais saviez-vous qu'il avait déménagé pour s'installer à Los Angeles ? Lucifer Morningstar est désormais le propriétaire d'une boîte de nuit branchée de LA, le Lux, dans laquelle les soirées sont plus dépravées les unes que les autres. Alors qu'un meurtre a lieu non loin de son nightclub, l'ange déchu fait la connaissance d'une inspectrice du LAPD, Chloe Decker. Fidèle à sa philosophie d'embrasser ses désirs et intrigué par ce petit bout de femme, il lui vient en aide sur cette affaire notamment car il est fasciné par l'inspectrice. En plus d'aider la jeune femme dans ses enquêtes en tant que consultant civil du LAPD, il va en apprendre davantage sur ces petites créatures que sont les hommes, ainsi que sur lui-même.
Succomber à la tentation
Les premiers épisodes de Lucifer sont véritablement un rite de passage : selon moi, on accroche ou pas du tout. Premièrement, je tiens à préciser que j'ignorais totalement que ce personnage était issu de l'univers DC avant (et je compte remédier à cette lacune). Les intrigues policières peuvent en repousser plus d'un qui n'aiment pas ce genre de fond.
Une fois n'est pas coutume, j'ai aussi été séduit par l'accent de Tom Ellis qui sublime son ton désinvolte et cynique. Son attitude déplaisante me rappelle Gregory House ou Percy Cox dans Scrubs, le genre d'attitude qui plaît chez un personnage de série mais qui nous rendrait fou dans la réalité. Le côté mystique, relatif à la Bible (pour ce que j'y connais..) et aux "origines" de l'ange déchu est un gros point positif de la série, qui permet à l'anti-héros de briser le cadre réaliste des enquêtes.
En parlant de briser un cadre, il y a un point du scénario qui change des teen-séries de la CW et qui "casse les codes" : Lucifer ne cache pas son identité. Bien entendu, il ne va pas faire déferler les catastrophes pour prouver ses dires, mais le fait est qu'il met un point d'honneur à ne jamais mentir. Cette ligne de conduite donne non seulement du charme au personnage, que les autres croient mentalement perturbé, mais elle permet également un running-gag permanent sur toutes les expressions liées à Dieu, l'Enfer et j'en passe. Ma préférée restant le "Dear Old Dad" quand il parle de Dieu à d'autres personnes.
Le Diable au corps
Je ne m'y attendais pas, mais cette série vous absorbe : cela faisait longtemps que je n'avais pas dévoré une saison de série aussi rapidement. Peut-être que Lucifer est un plaisir coupable, mais un vrai plaisir "nonetheless" ! Les épisodes s'enchaînent et l'intrigue avance bien, sur fond d'enquêtes qui ne gâchent rien. Au contraire, ces investigations policières permettent de mieux comprendre les personnages et les relations qu'ils entretiennent. Bien sûr, c'est Lucifer qui jouit du plus grand développement puisqu'il découvre le fonctionnement de ces petites bêtes créées par son Paternel. Mr Etoile-Du-Matin va donc apprendre ce qui fait l'Homme, l'amour, la joie, la peine, la culpabilité... Malgré le fait que l'évolution du personnage de Lucifer soit "prévisible", elle n'est pas barbante pour autant, puisqu'une remise en question est souvent suivie d'une victimisation. Cette position de victime est rapportée aux problèmes surnaturels auxquels il est confronté :
d'abord la venue de son frère Amenadiel sur Terre pour le ramener sur Terre, la disparition de ses ailes, sa mère qui s'échappe des enfers et se retrouve dans un nouveau corps en saison 2...
Si Samaël (Oui j'ai appris un nouveau nom du Diable) se victimise, c'est parce que tout fait partie de Son plan : tout se déroule selon les desseins du daron barbu. D'ailleurs, blâmer Dieu pour ses malheurs, est-ce que Lucifer l'a pris aux humains ou est-ce que nous avons pris ça de lui ? Vous avez 4 heures.
"My Lightbringer"
Lucifer a donné un vent de fraîcheur attendu dans les séries que je regardais actuellement. Après une énième saison de The Walking Dead ou mon abandon des séries de la CW, Lucifer est une transition parfaite selon moi. Malgré quelques longueurs au début de la saison 3 qui m'ont ennuyé, cette série reste fidèle à ses débuts et se regarde avec plaisir. L'humour est souvent graveleux mais sans pour autant atteindre la lourdeur d'un beauf de soirée, puisque si le fond est en-dessous de la ceinture, la forme et la façon dont la blague est emmenée permettent une légèreté déconcertante. Ceci est rendu possible grâce au jeu de Tom Ellis, qui incarne le Diable avec insolence et suffisance, et je vous ai parlé de son accent ? Les autres acteurs sont bons dans l'ensemble, j'ai notamment un faible pour le personnage d'Ella Lopez ou Charlotte Richards que j'ai aimé détester.
Ces personnages ont souvent même réussi à me faire ressentir différentes émotions. Certes je suis bon public et l'humour dont il est question me touche, mais certaines scènes étaient particulièrement inattendues ou même émouvantes
Lucifer croît réellement parler à son père dans la saison 2 et il a un vrai dialogue avec "God Johnson", épisode que j'ai trouvé vraiment bien écrit
Dans la saison 3, le prétendu Sinnerman se crève les yeux pour éviter que Lucifer ne fasse sortir ses désirs, il prive ainsi Lucifer de sa vengeance
"L'Enfer, c'est les autres"
Pour résumer et me répéter, Lucifer était un plaisir presque coupable. Malgré quelques défauts et des passages plus lourds que d'autres, ces 3 saisons ont été englouties plutôt rapidement, avec entrain et sommeil en retard. Comme pour une autre série que j'aime beaucoup, Gotham, l'avenir de Lucifer est en péril sur la Fox. Après Brooklyn Nine-Nine, finalement sauvée sur une autre chaîne et un (dernier?) renouvellement de Gotham, Lucifer ne devrait pas se voir accorder une nouvelle saison. La saison 3 se termine sur un cliffhanger intenable ! Je pense que finir la série comme ça est interdit par la Déclaration des Droits de l'Homme non ?
Chloe a enfin la preuve que Lucifer n'a jamais menti, après qu'il ait pris une pluie de balles pour la protéger, tué Caïn et retrouvé sa "Devil Face". Et après ça plus rien ?!
Non, pas plus rien en fait
Un épisode 25 avec l'apparition d'Azrael, sans aucune relation avec le précédent, sûrement issu de la saison 4 mais qui n'a rien à foutre ici. Et un épisode 26 qui signe sûrement la fin de Lucifer, reposant sur le principe de l'effet papillon où le narrateur, Dieu, raconte qu'il aura changé le cours des choses pour que Chloe ne rentre pas dans la police. Pourtant son chemin recroisera celui de Lucifer.
Une fin qui, bien que bâclée et décevante pour le coup, aurait eu, selon moi un tout autre impact une saison plus tard.
- My name’s Beatrice but everybody calls me Trixie.
- That’s a hooker’s name.
- What’s a hooker?
- Ask your mother.
'#SaveLucifer
'#FucklaFOX