Ceci n'est pas une critique, ceci est une expérience d'immersion vidéo en presque live

[Avant tout, je tiens à remercier Pipomantis pour sa superbe critique de l'œuvre (Cliquez cliquez, vous ne le regretterez pas : http://www.senscritique.com/serie/marble-hornets/8171283569195743/critique/pipomantis/), qui n'aurait pas pu écrire mieux pour me donner envie.]


Bordel, je n'avais pas eu aussi peur devant un écran depuis [REC]. Sauf que là où le métrage espagnol nous colle un stress intense pendant les 5 minutes finales, Marble Hornets distille cette émotion sur plus d'une heure (oui je suis vraiment rentrée dans le sujet au bout d'une dizaine d'« entrées »).
À lire la critique de Pipo et la présentation sur le site, je me suis dit que ça avait l'air cool. Bizarre mais à voir. J'ai pas pu résister : j'ai regardé dans l'heure qui a suivi ma découverte de l'œuvre sur Sens Critique.

J'avais décidé de me mettre dans l'ambiance, câble HDMI branché sur la télé, pour profiter des vidéos Youtube en plein écran : tant qu'à mater un truc kifépeur, autant le faire dans les conditions optimales. J'avais même prévenu mon lapin de ne pas faire de bruit, histoire de ne pas sursauter alors qu'il chopait du foin directement dans le sachet, comme il adore le faire (évidemment ce con ne m'a pas écoutée). Je n'ai pas poussé le vice jusqu'à baisser les volets, mais ça n'aurait pas servi à grand-chose...

La première vidéo met bien dans l'ambiance, et m'a fait penser à [REC]. Je me suis dit que cette créature avait l'air d'avoir du potentiel, donc j'ai continué.
Et à mesure que j'avançais dans le visionnage des vidéos, je commençais à vraiment m'immerger dans l'angoisse. Plus les vidéos avançaient, et plus je faisais de pauses entre chacune, plus je baissais le son, plus j'allumais de lumières. À la quinzième entrée et quelques, j'ai fait une pause de 15 minutes de Friends sur RTL9. Jamais été aussi contente de voir Ross et son pull à épaulettes.
Puis j'ai fait repasser la fenêtre Firefox sur mon PC. Tout en laissant la télé allumée, avec un tout ptit peu de son. Et j'ai mis mute sur Youtube. Je suis une grosse pédette. Première fois que je suis obligée de regarder un truc qui fait peur sans le son, et ce jusqu'au bout, à partir du moment où la tension s'est faite trop grande (entrée 18-20, à vue de nez).

J'étais le public idéal, et en rédigeant cette critique, je me rends compte que Marble Hornets c'est le mix exact de mes trois films d'angoisse cultes : Blair Witch, [REC] (au cas où vous auriez pas encore compris) et Ring. Impossible que ça ne me parle pas. J'ai fini la série y'a une heure. Pour vous dire, j'ai presque envie de mater Franck Dubosc sur France 2, pour me laver le cerveau de toute cette angoisse. Mais je continue à résister grâce à Arte pour l'instant. Je crains le moment d'aller me coucher.

C'est vraiment une expérience puissante en termes d'angoisse. Et je sais, en écrivant ces mots, et après avoir lu les critiques dithyrambiques qu'il y a pour le moment sur SC, qu'on va bientôt avoir droit à la version « sa fait pas peur ton truc franchement on vois rien y'a presk pas de sent je comprent pas tout le aïpe kil y a a se sujet !! ». Tant pis pour ceux qui passeront à côté. Mais moi, même avec toute la meilleure volonté du monde, j'ai pas réussi à passer à côté de l'angoisse que procure ce... truc.

Maintenant que je l'ai vu une fois, que je sais ce que contiennent ces courtes vidéos, je pense que je vais retenter l'expérience, en immersion totale, avec un autre Senscritiqueur. Faudra qu'il me montre qu'il est un homme. Moi, j'm'en fous, j'ai plus rien à prouver : ma badassitude pourtant éprouvée jusque là s'est liquéfiée comme jamais en moins de 2h de temps.

Slender Man, je capitule : je veux pas aller au lit ce soir. :(