March Comes in Like a Lion
7.9
March Comes in Like a Lion

Anime (mangas) NHK (2016)

Quand un jeu d'échecs japonais devient un combat contre la vie (et tes propres démons)

March Comes in Like a Lion (ou 3-gatsu no Lion) c’est un peu comme si tu t’attendais à une série tranquille sur le shogi (ce jeu d'échecs japonais), mais que tu te retrouvais embarqué dans une exploration émotive qui te frappe en plein cœur. Loin d’être une simple série sur le sport intellectuel, March Comes in Like a Lion est une œuvre douce, poétique, et poignante sur la solitude, la dépression, et la rédemption.


Au centre de tout ça, on trouve Rei Kiriyama, un prodige du shogi avec un cœur aussi brisé qu'un vieux puzzle incomplet. Rei n’est pas l’archétype du héros shonen bourré de confiance en lui et de charisme : c’est un ado perdu, englué dans une vie qui lui pèse plus qu’une partie de shogi sous haute pression. Sa vie est pleine de trous noirs émotionnels, et sa lutte quotidienne pour trouver un sens à son existence te fait te demander s’il arrivera un jour à placer une pièce au bon endroit – et ce, que ce soit sur l'échiquier ou dans sa vie.


Mais ne te laisse pas tromper par ce tableau mélancolique. La série, bien que centrée sur les batailles intérieures de Rei, ne te laisse jamais sombrer complètement dans la tristesse. À chaque moment de tension émotionnelle, il y a une touche de douceur qui arrive comme une bouffée d’air frais : les sœurs Kawamoto, par exemple. Ces trois adorables sœurs, avec leurs petits plats réconfortants et leur chaleur humaine, sont un véritable baume pour Rei – et pour toi, en tant que spectateur. Elles te rappellent que, même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une petite lumière, quelque part, prête à t’accueillir avec un bol de riz chaud et un sourire.


Ce qui est vraiment captivant dans March Comes in Like a Lion, c’est sa manière de traiter les émotions humaines avec une délicatesse rare. Le shogi, qui pourrait sembler austère et ennuyeux, devient ici une métaphore puissante des batailles internes de Rei et des autres personnages. Chaque mouvement sur le plateau reflète une lutte plus grande, une tension invisible. Les matchs de shogi sont filmés avec une intensité qui te prend aux tripes, non pas parce que tu t'inquiètes pour le score, mais parce que tu sais que pour Rei, chaque partie est une bataille contre lui-même.


Visuellement, la série est un bijou. L'animation est magnifique, alternant entre des scènes aux couleurs éclatantes et des moments plus sombres, où l’eau et la lumière jouent un rôle essentiel pour représenter l'état mental de Rei. Parfois, tu as l'impression de flotter avec lui dans un océan de solitude, et d'autres fois, tu te sens porté par la chaleur du quotidien, les moments partagés avec ceux qui l'entourent. Les scènes de shogi, loin d'être statiques, sont pleines de dynamisme et d'énergie, comme si chaque mouvement était une question de vie ou de mort.


Là où March Comes in Like a Lion excelle vraiment, c’est dans sa capacité à te faire ressentir chaque petit moment de la vie de Rei comme une grande victoire ou une défaite amère. Les relations qu'il noue – ou échoue à nouer – sont le cœur battant de la série. Chaque interaction avec les sœurs Kawamoto, ses rivaux du shogi, et même ses souvenirs douloureux avec sa famille adoptive, sont empreintes d'une profondeur émotionnelle qui te laisse souvent la gorge serrée.


Et au milieu de tout ça, il y a des moments d’humour inattendus, des petites scènes où la légèreté prend le dessus, comme un rayon de soleil entre deux nuages. Le contraste entre les scènes profondément introspectives et ces instants plus légers est parfaitement dosé, ce qui donne à la série une sensation d’équilibre, comme une valse entre l’espoir et la tristesse.


En résumé, March Comes in Like a Lion n’est pas qu’un anime sur le shogi, c’est une plongée intime dans l'âme d'un jeune homme en quête de sens, un voyage émotionnel qui te laisse à la fois bouleversé et réconforté. C’est une série qui sait jongler entre les silences lourds de sens et les explosions de tendresse, où chaque épisode te fait grandir aux côtés de Rei. Si tu cherches une série qui te fait réfléchir, qui te touche profondément tout en te donnant une dose de chaleur humaine, March Comes in Like a Lion est une œuvre qui ne te laissera pas indifférent.

CinephageAiguise
9

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2016

Créée

le 21 oct. 2024

Critique lue 3 fois

Critique lue 3 fois

D'autres avis sur March Comes in Like a Lion

March Comes in Like a Lion
IliasBenLove
9

Quand la beauté se met au service du récit didactique

Bon, rapidement, il s’agit de l’histoire de Rei Kyriama, 17 ans, qui vit seul dans un appartement grâce aux revenus qu’il perçoit en tant que joueur de shogi, ou plutôt jeune prodige dans ce domaine...

le 19 mars 2017

20 j'aime

9

March Comes in Like a Lion
Huble
8

Saison 1 et saison 2 : le jour et la nuit

Je fais une critique parce-que je n'ai pas la place de tout écrire dans ma liste et que je veux séparer mon avis sur les deux saisons : Saison 1 : Apprenez à voir des nuances de bonheur. Sangatsu...

le 20 juin 2018

8 j'aime

March Comes in Like a Lion
Ninalos
8

Coup après coup

Je crois que si je devais remplacer les résumés qu’on peut trouver habituellement sur cette série ce serait simplement par cette citation du personnage principale, Rei Kiriyama : « Every move felt...

le 19 mars 2017

6 j'aime

1

Du même critique

Hippocrate
CinephageAiguise
8

Quand le stéthoscope pèse plus que l’épée et que la garde devient une épopée

Hippocrate, diffusée sur Canal+ en 2018, c’est un peu comme si Urgences avait passé six mois en stage intensif dans un hôpital français en pénurie de personnel, où l’humour noir se mélange aux...

le 8 nov. 2024

2 j'aime

Genèse - Superman, tome 1
CinephageAiguise
7

Superman en jean, mais pas encore en puissance

Genèse - Superman, tome 1, c’est un peu comme voir un super-héros au tout début de sa carrière, encore en rodage : prometteur, parfois maladroit, mais pas tout à fait à la hauteur de son S...

1 j'aime

D’argent et de sang
CinephageAiguise
7

Quand les billets font plus mal que les balles

D’argent et de sang, c’est comme un polar financier qui aurait décidé de s’habiller en thriller haut de gamme. Canal+ nous plonge dans une histoire où le crime ne se passe pas dans les ruelles...

il y a 4 jours

1 j'aime