Saison 1 (7/10) :
J'avoue que le début me laissait franchement dubitatif : photographie hyper-sombre à la limite du désagréable, univers ayant du mal à se forger une identité, ensemble un peu banal... À quelques aspects près
(notamment ce combat filmé quasiment en plan fixe et uniquement dans un couloir en conclusion du deuxième épisode : c'était bon!),
je ne comprenais pas bien l'engouement créé par la série Netflix. Et puis, plus ou moins à partir de l'apparition de Wilson Fisk, les choses se décantent positivement. Tout paraît alors plus clair, mieux exploité. L'univers visuel, les enjeux, la psychologie des personnages, dont un héros déchiré entre deux notions de la justice...
La série prend enfin son envol pour nous offrir un divertissement de vraie bonne facture, plutôt bien joué (Vincent D'Onofrio se taille la part du lion, mais Charlie Cox, la belle Deborah Ann Woll et Elder Henson n'ont certainement pas à rougir, tout comme l'excellent Toby Leonard Moore, pour ne citer qu'eux) et délivrant une peinture de la société américaine plutôt sombre et réaliste, notamment à travers le rapport aux médias et le travail des journalistes d'investigation.
Dommage, du coup, que le dernier épisode ne paraisse pas vraiment à la hauteur, conclusion décevante et légèrement expédiée de ce qui nous avait été proposé jusque-là, à l'image d'un combat final loin de l'excellence de celui face à
Stick (étonnant Scott Glenn) et Nobu.
Reste une série populaire de belle qualité, renouvelant avec un certain talent (Drew Goddard est aux manettes) un univers Marvel quelque peu en roue libre ces derniers temps. En tout cas, je suivrai la deuxième saison avec plaisir.
Saison 2 (6/10) :
J'avais vraiment apprécié la première saison de « Daredevil », que ce soit par ce héros assez complexe ou ce grand méchant interprété avec une sacrée présence par Vincent D'Onofrio, mon attachement aux seconds rôles (excellent Elden Henson, Deborah Ann Woll, beauté renversante) ou la qualité du scénario, se révélant bien plus riche et complexe que la moyenne des productions super-héroïques. J'avoue avoir été nettement moins convaincu par ce second volet qui, sans vraiment rater quoi que ce soit, ne réussit vraiment rien non plus. Comprenez que ce n'est pas mal, mais jamais vraiment bien.
Déjà, il n'y a réellement aucun antagoniste endossant le costume du « super-vilain », le Punisher étant un personnage, certes, pour le moins ambigu, mais n'étant pas réellement présent de bout en bout et dont les motivations n'en font pas réellement un ennemi, aussi intéressant soit-il dans le récit. Sinon, un peu de mafieux, de ninjas, de triades et même
le retour (pas mal) de l'ami Fisk, sans que quiconque se distingue réellement (enfin, si, Fisk, du coup, mais cela reste momentané).
Cela se regarde sans déplaisir, l'intégration
d'Elektra dynamise un peu le récit, la relation étrange qu'elle entretient avec Matt Murdock
étant probablement le fil narratif le plus intéressant.
Mais j'ai eu du mal à m'impliquer, même les protagonistes m'ayant plu précédemment me paraissant plus fades, tournant autour de conflits un peu faciles, déjà vus auparavant. Quelques bonnes scènes d'action (dont un plan-séquence assez chouette (et violent)), toutefois là encore en-dessous de ce qu'on pouvait attendre, décevant notamment par leur (courte) durée, et ce jusqu'à un final tout aussi décevant, sans grande intensité ni réel suspense. Bref, si cette deuxième saison reste toujours d'un niveau acceptable et connaît un net regain de forme à mi-parcours, on était vraiment en droit d'espérer plus que cette suite regardable, mais sans éclat.