Quel gachis
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le 31 août 2017
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Depuis quelques années, Marvel s'installe autant au cinéma qu'en séries : d'énormes projets sont annoncés, des rencontres entre héros sont organisées, et le niveau des oeuvres varie en fonction de qui est derrière. Et si la série Daredevil était fantastique, Marvel's The Inhumans, série estampillée ABC, marque un retour en arrière de bien des années, tant au niveau des effets spéciaux que de la fidélité de l'adaptation.
Parce que si l'on pouvait ne pas aimer les productions Netflix, au moins pouvions-nous reconnaître la grande fidélité du travail d'écriture, de mise en scène et de choix des acteurs. Il n'en sera rien pour The Inhumans, qui abandonne totalement la partie cosmique, grande épopée spatiale des personnages du comics éponyme, faute d'un budget un tant soit peu conséquent. On se retrouvera donc à valdinguer entre une Terre contemporaine et des effets numériques minables représentant une ville sur la lune en animation 3D digne d'un logiciel de collégien.
Jamais vraiment crédible, toujours aussi risible, la série ne cherche pas à être fidèle au matériau qu'elle adapte, n'ayant clairement pas les moyens de ses ambitions. On se retrouvera donc avec un Black Bolt minable interprété par le sympathique Anson Mount ( qui trouve ici le pire rôle de sa carrière ), ainsi qu'avec une Medusa aux cheveux affreusement laids. Seuls Ken Leung et Iwan Rheon sont sympathiques, l'un dans son attitude de maître bouddhiste à la Donny Yen dans Rogue One, l'autre dans son surjeu perpétuel et constant à la Nicolas Cage.
Un casting pas spécialement reluisant, qui viendra difficilement s'écraser contre les barrières du ridicule à la venue d'un grand méchant enflammé, si marquant qu'il m'est impossible de me rappeler de son nom. Mauvais acteurs, mauvais maquillages, mauvais costumes, mauvais méchants, mauvais héros, on se croirait tout droit devant un épisode des Power Rangers, en tout autant low coast.
Et c'est triste, parce que ce manque de budget conséquent empêche The Inhumains de pencher vers le grandiose, de tendre vers les actions inhumaines qui les lieraient aux Gardiens de la Galaxie, ou ferait directement écho à tous les évènements présents dans les comics. Là est le problème de The Inhumans : c'est une série qui se limite à des agissements d'humains, à des errances et des rencontres avec des hommes, des femmes, plein de choses banales.
C'est divertissant, mais on ne peut s'empêcher de penser que tout est trop banal, beaucoup trop humain : comble de l'ironie pour une série sur des inhumains de tomber dans la banalité de ce que les humains peuvent produire. Banalité médiocre qui se transforme vite en mauvais déroulement. Sûrement que la mise en scène n'aide pas, tant elle manque de talent, de style. On sent que des efforts sont faits, sans qu'ils puissent éviter qu'on se retrouve avec le même genre de merde que pour Gotham, Agent Carter, Agents of Shields.
Même la mise en scène sonne banal, sans jamais parvenir à s'extirper de sa vision humaine des choses, une version étriquée que l'on pourra apercevoir au niveau de la composition des plans; jamais vraiment de plan large, de plan d'une réelle superbe. C'est toujours très restreint, trop restreint : on reste planté sur Terre, à suivre des évènements et des retrouvailles qui ne sont pas sans rappeler la perdition de la saison 4 de Walking Dead, avec son lot de péripéties et de passages à vide, d'action et de moments inutiles.
Mais aussi étrange que cela puisse paraître, la série se suit très agréablement. Sorte de nanar involontaire, son manque de talent constant, ses acteurs qui s'investissent plus que de raison, Anson Mount sans la barbe, les cheveux de Medusa, la mise en scène ridicule, Anson Mount avec les cheveux courts, tout cela fait que The Inhumans devient très agréable à l'oeil.
On rit de tout mais aussi d'un rien. Un rien nous amuse, tout nous satisfait, et même si l'on sera évidemment conscient de tous les défauts que l'oeuvre présente, on ne pourra s'empêcher de s'attacher à des personnages vides mais joués avec tellement d'entrain qu'on les aime bien, finalement. On aime bien ce gentil mué qui permet de respecter le taux d'handicapés; on l'aime bien aussi, ce petit bâtard de Rheon, largement plus que dans Game of Thrones. On a juste du mal à aimer ce chien en 3D dégueulasse, qui ramène toujours l'attention sur lui ou sur les défauts de la série.
Marvel's The Inhumans permet donc de se détendre après une bonne journée de travail, de rire à ses dépens de défauts qui, à défaut de ne pas être récurrents, font au moins preuve d'une volonté sincère de faire quelque chose de bien. On tient là un nanar involontaire, pas de ceux que l'on pourra trouver sur la chaîne ScyFy qui transforment leur mauvais volontaire en argument de vente. Non, The Inhumans est pourri jusqu'à l'os, rassis jusqu'à la moelle, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aime. Et puis, y'a Anson Mount sans la barbe. Et ça, c'est pas rien.
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Créée
le 13 déc. 2017
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