Mawaru Penguindrum, c’est un peu comme si tu entrais dans une machine à laver dimensionnelle en pensant que tu vas regarder une série mignonne avec des pingouins adorables, et puis, BOUM ! Tu te retrouves dans un voyage psychédélique rempli de métaphores existentielles, de tragédies familiales, et d'interrogations sur le destin. Et tout ça avec des mascottes pingouins qui se baladent joyeusement dans le chaos. Sérieusement, essaie de ne pas te perdre !
L’histoire commence relativement simplement (du moins en apparence) avec les frères Kanba et Shouma Takakura, qui cherchent un moyen de sauver leur petite sœur Himari d’une maladie incurable. Tout semble perdu jusqu’au jour où un chapeau pingouin magique (oui, tu as bien lu) ramène Himari à la vie. Mais le prix à payer ? Les frères doivent trouver le mystérieux "Penguindrum". Qu’est-ce que c’est ? Bonne question, parce que même après plusieurs épisodes, tu es toujours aussi perdu que Kanba et Shouma. Mais ce n’est que le début d’un enchaînement de mystères qui vont te faire plonger dans un tourbillon d'émotions et de symbolismes qui te retourneront le cerveau.
Mawaru Penguindrum est une série qui adore te prendre par surprise. Tu t’attends à ce que les pingouins soient là pour détendre l’atmosphère, mais en réalité, ils sont les témoins d’une intrigue bien plus sombre qu’on ne le pense. D’un côté, tu as cette mignonnerie quasi absurde avec des pingouins qui se baladent et des scènes qui pourraient presque rappeler une comédie légère. De l’autre, tu as une trame qui aborde des thèmes lourds comme la fatalité, les blessures familiales, et même des échos à des événements réels tragiques, le tout saupoudré d’une bonne dose de métaphores abstraites. Tu crois regarder un conte de fées, mais c’est un conte de fées qui a pris des substances hallucinogènes.
Les personnages sont à la fois attachants et complexes. Les frères Takakura sont prêts à tout pour sauver leur sœur, même à se plonger dans des mystères qui dépassent largement leur compréhension. Kanba, l’aîné protecteur et un peu plus sombre, est constamment prêt à se sacrifier pour les siens, tandis que Shouma est plus doux et hésitant, mais tout aussi dévoué. Et puis il y a Himari, au centre de cette quête, qui se transforme littéralement et symboliquement tout au long de la série. Chaque personnage est profondément marqué par son passé, et les révélations sur leurs vies apportent un éclairage poignant sur ce qui les pousse à aller de l’avant.
Mais le vrai cerveau derrière tout ce chaos, c’est l’écriture de Kunihiko Ikuhara. Si tu connais son style (coucou Utena), tu sais déjà que l’homme aime jouer avec des concepts profonds tout en te baladant dans un univers visuel où les horloges, les animaux et les trains sont chargés de sens cachés. Rien n’est laissé au hasard. Chaque élément de la série, des séquences de transformation psychédéliques aux symboles récurrents comme les fruits de pomme, est une clé pour comprendre le grand puzzle de l’intrigue. C’est le genre de série où, après avoir regardé, tu te surprends à passer des heures sur des forums pour comprendre ce que tu viens de voir. Et même là, tu n’es jamais complètement sûr d’avoir tout saisi.
Visuellement, Mawaru Penguindrum est un vrai régal. Les couleurs sont vives, les transitions entre les scènes du quotidien et les séquences plus abstraites sont fluides, et l’animation joue constamment avec des styles artistiques variés. Les moments de tension sont souvent entrecoupés de moments complètement absurdes, mais c’est ce qui donne tout son charme à la série. Tu ne sais jamais si tu vas te retrouver en pleine tragédie émotionnelle ou dans une farce cosmique.
Le rythme de la série peut, certes, être un peu déconcertant. Parfois, il semble que l’intrigue avance à toute allure, et parfois tu as l’impression que tout s'arrête pour contempler un symbole ou un concept pendant plusieurs minutes. Mais c’est justement ce qui fait de Mawaru Penguindrum une expérience unique : c’est une série qui ne se soucie pas des conventions narratives classiques. Elle prend son temps pour développer ses idées, tout en jonglant entre l’introspection philosophique et les moments surréalistes dignes des rêves les plus fous.
L’un des thèmes centraux de la série est la notion de destin et de libre arbitre. Les personnages sont constamment confrontés à l’idée qu’ils n’ont peut-être pas le contrôle de leurs vies, qu’ils sont piégés dans une roue karmique où chaque action entraîne une réaction inévitable. Le "Penguindrum" devient le symbole de cette quête pour échapper à un destin tragique, mais la série te laisse souvent te demander si c’est vraiment possible. Peut-on échapper à son passé ? Peut-on réellement réécrire son futur, ou sommes-nous condamnés à répéter les mêmes erreurs encore et encore ?
En résumé, Mawaru Penguindrum est une œuvre profondément intrigante qui te pousse à réfléchir tout en t’émerveillant par ses visuels et son originalité. C’est une série qui sait jouer avec tes attentes, te faire rire avec ses moments absurdes, puis te frapper en plein cœur avec des révélations déchirantes. Si tu es prêt à plonger dans un univers où le sens est parfois aussi insaisissable qu’un pingouin qui glisse sur de la glace, Mawaru Penguindrum est un voyage que tu n’oublieras pas de sitôt.