Metal Hurlant Chronicles par Enlak
« Metal hurlant chronicles » est un projet plutôt atypique. Il s’agit en effet d’une série française de science-fiction, un genre rare dans nos contrées, tournée en partie avec des acteurs étrangers, à la fois en anglais et en français, et bénéficiant d’un budget confortable l’assurant des effets spéciaux appréciables, lui donnant même une pâte visuelle caractéristique.
La série est l’adaptation d’une revue de BD française, « metal hurlant », crée dans en 1974 par les Humanoïdes associées », groupe dans lequel on retrouve entre autre Moebius. Le magazine proposait divers histoires courtes, mélangeant les genres, tantôt horrifiques, fantastiques, futuristes, tantôt angoissantes, dérangeantes ou décalées. Il n’est ainsi pas surprenant de voir un drone pénétrer à l’intérieur d’un château médiéval, ou un lapin géant massacrer des robots révoltés La revue a servi de tremplin à différents auteurs reconnus, tel Bilal ou Jodorowsky. Elle a marquée son époque et son influence a même atteint l’autre côté de l’atlantique chez les américains qui ont crée leur propre version du magasine, « heavy metal ». Et certains auteurs comme Moebius ont même été appelés à participer à la conception graphique de films de SF devenus cultes (le cinquième élément, alien, tron).
En reprenant la structure une histoire par épisode, la série s’apparente ainsi à une anthologie qui n’est pas sans rappeler des œuvres comme la « 4ème dimension ».
Le format de 30 minutes par épisode ne permet pas cependant d’approfondir l’histoire et l’univers, et c’est bien souvent dans la révélation finale que l’intérêt repose. Les 12 épisodes (6 par saisons) sont de qualités diverses, si certains sont séduisants par l’univers qu’ils proposent, leur ambiance visuelle ou la réalisation, d’autres sont plus anecdotiques. La faute parfois à des acteurs au jeu médiocre, et à des histoires non abouties.
Pas une œuvre indispensable à voir, « metal hurlant chronicles » est toutefois un projet suffisamment rare pour mériter que l’on s’y intéresse, d’autant qu’elle ne prend guère de temps à visionner et qu’elle permet de découvrir l’univers caractéristique d’un magazine français qui a marqué le 9ème art (un film existe par ailleurs), dont le style graphique se retrouve dans plusieurs films, et une œuvre majeur d’une science fiction sans limite, diverse et variée, ouvrant la porte à des horizons infinies. A noter que la saison 2 est dans l’ensemble meilleure que la première.
Mes histoires préférées sont celles avec la planète des tortues (pour les décors spatiaux), les gladiateurs (pour le mélange des époques), la révolte des robots (pour la réalisation des combats), le far west, le château ou personne ne meurt (pour l’ambiance malsaine), et celle avec les simulations virtuelles (pour l’idée développée).