Sequence killers
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Je commencerai par un regret : celui que cette série, selon moi une réussite, n'ait pas suffisamment plu pour être prolongée au-delà de sa deuxième — et donc seconde — saison. À vrai dire la première saison est assez brillante, la suivante a déçu, et c'est assez dommage car son finale démontre que nous aurions pu avoir nettement mieux, si l'ensemble avait été d'une aussi haute tenue.
Au lieu de quoi, les péripéties des personnages dans leur vie réelle plombent quelque peu le propos. Dommage.
Les deux agents du FBI Holden Ford et Bill Tench forment un duo assez mémorable, auquel se greffe le personnage du docteur Wendy Carr, la scientifique de l'équipe. Leur intuition ? on peut apprendre des serial killers, expression forgée dans la série elle-même, de leurs patterns, leurs motifs de comportement, on peut apprendre, disais-je, à prévenir leurs actes avant qu'ils les commettent. Un peu comme l'alcoolique comprend un autre alcoolique, interviewer des tueurs en série célèbres — on en voit défiler, qui sont à l'origine des personnages réels — permettrait de déjouer les actes d'autres tueurs.
Autrement dit, le thème de la série est l'invention du profiling, de l'analyse psychologique des tueurs.
Comme on le voit lors de la rencontre avec le gourou d'un groupe de tueurs, le célébrissime Charles Manson, le mystère de ce qui inspire les passages à l'acte, leur répétition, est au cœur de l'énigme du crime en série.
La seconde saison fait fond sur une série de meurtres bien réels commis à Atlanta, dont les victimes furent des enfants et adolescents noirs, morts par strangulation. Pour une raison ou pour une autre, dont on ne saura rien, car il est évident que le supposé tueur arrêté près des lieux d'un des crimes a le chapeau un peu large.
Cette saison nous montre donc que les découvertes des "chasseurs d'esprit", pour traduire grossièrement le titre la série, ne constituent pas une martingale. L'échec apparaît même assez inévitable.
Enfin je ne vais pas développer outre-mesure, chacun se fera son opinion mais je terminerai en soulignant la splendeur visuelle de la série : dans la façon de filmer, les tons et couleurs employés, s'exprime une beauté tranquille — on ne voit pas souvent les années soixante-dix représentées ainsi.
Créée
le 30 déc. 2024
Critique lue 16 fois
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