Où peut bien s'exprimer la "violence" intrinsèque de l'être humain dans l'un des pays les plus "sûr" du monde ? "Misaeng" l'a traqué pour nous dans les open-space d'une grande entreprise coréenne. Et force est de constater que si les rues de Corée du Sud peuvent se targuer de présenter un des taux de criminalité les plus bas, c'est parce que tous les "criminelles" semblent avoir trouvé refuge dans les couloirs des entreprises.
Humiliations, menaces, insultes, châtiments corporels, brimades, coups et manipulations... La laideur de ces "bagnes" où le forçat entre volontairement avec son badge, hypnotise épisode après épisode. Le sang, la sueur et le soju coulent sur un lit de solitude bordé par les vaines ambitions et les normes castratrices. L'entreprise y est présentée comme un champ de bataille, travailler comme une guerre, le collègue comme l'ennemi sans pitié, l'employé comme un soldat prêt à mourir pour le logo sur sa feuille de paie...
Intimiste et puissant, le scénario mise sur un réalisme parfois insoutenable tout en brossant une galerie de portraits d'une justesse minutieuse. Le personnage principal, interprété par le merveilleux Im Si-Wan, va nous accompagner dans cette plongée suffocante au coeur de la bataille.
La réalisation est impeccable, le rythme est parfait, les dialogues sans platitudes inutiles, la bande son magnifie le tout. Bref : Une série à voir absolument... ou presque :)