Stardust Memory se déroule à mi distance entre les événements de 0079 et ceux de Zeta. Aucun des protagonistes de ces deux séries n’y apparaissent, mais quelques personnages mineurs de Zeta y font de brèves apparitions. L’OVA, qui met en scène une tentative des derniers fidèles à Zeon pour venger leurs camarades, permet d’expliquer la formation des Titans, qui joueront un rôle central de Zeta. Pour le reste, elle peut se regarder de manière indépendante.
L’intrigue donne plutôt satisfaction. Puisque le contenu de l’opération « Stardust » est tenu secret, y compris du spectateur, celui-ci découvre au fur et à mesure des épisodes l’ampleur du projet planifié par les loyalistes de Zeon. En ce qui concerne l’intrigue politico-militaire, tout s’articule plutôt bien, et à un bon rythme. Sont distillées quelques scènes de vie quotidienne, notamment au début, qui dépeignent de manière convaincante les relations entre les personnages.
Les graphismes sont bons. Les personnages, les machines, sont dessinés de manière précise et détaillée. L’animation des combats est assez fluide ; il y a beaucoup de belles scènes, y compris dans la mise en scène des affrontements entre simples soldats du rang. Le design des principaux mobile suits et mobile armors, sans être inoubliable, est satisfaisant, même si certains trouveront peut-être curieux celui du second prototype Gundam.
La série n’est quand même pas sans défauts. Il arrive parfois que les événements s’enchaînent trop rapidement. C’est le cas dès l’épisode 2, puis, plus loin dans la série, au fil des divers changements de camp de certains hauts gradés. Dans les derniers épisodes, et tandis que le spectateur découvre le plein contenu de l’opération Stardust, il pourra avoir l’impression que la série introduit sans cesse de nouvelles techniques et tactiques miracles dans l’un des camps, pour contrer soudainement et brusquement celles de l’autre. Le rôle que jouent alors les relations amoureuses entre les personnages devient en même temps franchement agaçant.
C’est d’ailleurs ce que beaucoup jugeront être le pire de Stardust Memory. Nina Purpleton, au cœur de ces relations, semble avoir été spécifiquement écrite pour agacer le spectateur. Il se produit des choses importantes à son sujet qui tombent vraiment comme un cheveu sur la soupe, sans aucun signe avant-coureur. Elle parvient à gâcher le dénouement, qui sans cela serait assez convenable.
Les autres personnages sont parfois à peine meilleurs, notamment du côté de la Fédération, où ils peuvent se révéler assez unidimensionnels. Keith est « juste » un novice enjoué, Mora est juste un garçon manqué, Monsha est juste un vétéran pervers. Le personnage principal, Kou, est un protagoniste tout ce qu’il y a de plus standard, ni mal écrit ni particulièrement intéressant. Les personnages sont meilleurs du côté de Zeon. Mais même Anavel Gato, l’antagoniste principal, que l’on a très envie de prendre au sérieux, finit, dans son idéalisme, par donner l’impression que sa dévotion à Zeon n’est au final qu’une incapacité à faire preuve de nuance.
Stardust Memory a tout pour plaire à un fan de l’Universal Century. Ce n’est toutefois ni une œuvre indispensable à regarder, ni inoubliable.