Mobile Suit Gundam ZZ par DAnselme

La suite immédiate de Zeta, diffusée à la télévision dès la semaine d’après, et qui nous donne à voir ce qu’il en devient de l’Argama juste après sa victoire contre les Titans. Le dénouement de Zeta est si abrupt qu’il est difficile de ne pas avoir envie d’en connaître les suites. Mais bon nombre de spectateurs de Zeta restent d’être déçus par cette série.

ZZ a mauvaise réputation, d’une manière très méritée. Si l’on peut comprendre la volonté de ne pas lui donner un ton et une ambiance aussi graves et pesants que ceux de Zeta, fallait-il pour cela chercher l’extrême inverse, et aligner des gags ridicules et franchement embarrassants durant les 15 premiers épisodes de la série ? Le premier tiers de la série risque d’exiger du spectateur un immense effort. Tous les personnages qu’il a pu apprécier dans Zeta ne font plus rien, ou sont devenus tout d’un coup très faibles (Fa), ou sont devenus des clowns (Yazan). La bande de nouveaux personnages introduits est franchement insupportable, et s’ils évoluent suffisamment positivement au fil de la série pour qu’on puisse finir par en apprécier quelques uns, il faut pour cela d’abord réussir à passer la stupidité abyssale de leur comportement et de leurs multiples trahisons dans les premiers épisodes. Malheureusement, les antagonistes sont du même niveau, et répètent à chaque épisode les mêmes gags gênants en essayant d’attraper les protagonistes. Arrivés au tristement célèbre double épisode « Moon Moon » (15-16), vous vous demanderez clairement ce que vous êtes en train de regarder, et si vous devez continuer. Par chance, la série commence à s’améliorer à partir de là.

Cette amélioration est très graduelle. En fait, ZZ ne devient pleinement satisfaisant qu’une fois l’arrivée des protagonistes sur Terre, vers l’épisode 25. Le spectateur a alors le droit à une dizaine d’épisodes assez réussis, même si 5 d’entre eux peuvent être considérés comme du remplissage par rapport à ce qu’ils apportent à l’intrigue. Malgré cette amélioration, il arrive à la série de chuter à nouveau (c’est le plus notable lors des épisodes 40-42), pour atteindre des niveaux de ridicule quasi-similaires à ce qu’elle infligeait au début. Mais l’atmosphère globale de la série étant devenue plus sérieuse, ces moments de chutes sont plus tolérables.

Avec plus d’une dizaine d’épisodes de perdus en gags et en « fillers », ZZ n’a plus le temps de développer convenablement tout ce qu’il introduit. Il y a trop d’antagonistes. Certains sont parfois franchement oubliés (Arius Moma, introduit dans l’épisode 33 ; les 3 pilotes d’élite de mobile armors de l’épisode 38 ; Illia, dont on ne sait pas ce qu’elle est devenue à l’issue de la série). D’autres disparaissent pendant 20 ou 25 épisodes sans explication, et n’ont parfois plus du tout la même personnalité lorsqu’on les revoit, le spectateur n’ayant le droit qu’à quelques sous-entendues à ce sujet. Mais même les antagonistes que l’on voit dans chaque épisode évoluent étrangement :

Avec une intrigue si précipitée, on peut s’attendre à un dénouement assez abrupt, au moins autant que celui de Zeta. Mais il n’est pas ici tant abrupt que prévisible.

A vrai dire, on ne sera pas trop surpris, dans la mesure où il n’est guère facile de considérer Haman comme une menace crédible pendant la série. Elle n’apparait dans les 15 premiers épisodes qu’à travers des flashbacks où elle délivre sur un ton mélodramatique des banalités que ses subordonnées reçoivent comme des paroles de sagesse. Elle semble donc complètement entourée d’incapables. Lorsqu’on la voit pour la première fois en chair et en os, les protagonistes parviennent, et ce sans même le faire exprès, à amener un MS jusque devant sa résidence personnelle. La deuxième fois qu’on la voit, elle est face au Gundam de Judau, qui pourrait très bien la tuer, mais qui ne le fera pas pour quelque chose de vaguement lié à la communication entre newtypes. La troisième fois qu’ils se rencontrent, c’est elle qui pourrait le tuer, mais elle ne le fait pas pour une raison similaire. Elle-même semble reconnaître, dès la moitié de la série, qu’elle ne peut le vaincre : elle ne cherche à le retrouver que parce qu’elle est mystérieusement attirée par lui.

Cela n’équivaut en rien à une critique de son personnage ; ce sont même peut-être ces choses qui font d’elle un personnage intéressant. La figure d’Haman a quelque chose de fascinant dans Zeta, et visionner ZZ pour savoir ce qu’il en advient d’elle est probablement l’une des seules bonnes raisons de regarder la série. Ne la regardez pas pour les autres personnages. Amuro et Char n’apparaissent que dans le générique (l’apparition de Char n’y a d’ailleurs pas vraiment de sens) ; Kamille ne fait presque rien ; Bright Noah est devenu clairement dépassé par le manque de discipline de son équipage, et ZZ pousse le vice jusqu’à le montrer tenté par une relation amoureuse avec une autre femme.

Quels sont les autres raisons de regarder ZZ ? A moins de vouloir visionner tout ce qui est en lien avec l’Universal Century, il n’y en a pas tant que cela. La série n’améliore que peu la compréhension que l’on peut avoir de Char contre-attaque. Son interminable premier tiers requiert de grands sacrifices qu’elle ne parvient que rarement à récompenser par la suite.