Mr. Robot regorge de clichés. On a le copain infidèle, un loser moyen non-aimable et un peu lâche. La fille déjantée qui hurle - ou plutôt, qui "woo-hoo" - quand elle est contente et qui aime le danger et se-rit-du-danger-ha-ha-ha-ha-ha. La junkie sympa et touchante et souvent dans la lune. Le dealer psychopathe moins intelligent que la moyenne et dangereux. L'ambitieux rival prêt à tout pour gravir les échelons du système libéral américain. Le héros asocial qui se définit par la solitude qui le ronge mais qui quand même commence à en avoir marre de cette solitude parce qu'il a du mal à discerner la réalité.
Et quand un protagoniste semble échapper à ces portraits-robots décevants, à savoir le personnage éponyme, il est immédiatement catalogué "fou". Comme pour rassurer un spectateur dont on n'estime pas beaucoup la capacité d'analyse.
La série ne s'en sort que par son thème : le hacking. C'est juste, c'est intéressant voire passionnant. Chacun prendra plaisir à reconnaître le peu qu'il connaît en informatique, et à bien vouloir croire la crédibilité - avérée - de ce qu'il ne comprend pas. De l'inédit qui rafraîchit et se moque ouvertement des fictions caduques représentant un virus par un fucking fantôme dans Pacman.
Sam Esmail surfe donc logiquement sur les thèmes qui ont trait au milieu : hacktivisme, anarchisme, altermondialisme. Ce n'est ni brillant, ni franchement mauvais ; ça se laisse regarder sans bondir du canapé en renversant son café. Pas suffisant pour accorder un second mandat à la série et à Gideon Goddard, Président d'Allsafe dans la série, et Président des États-Unis dans House of Cards.