Bienvenue chez les nerds. Le monde est dominé par ceux qui tissent la Toile, maîtrisent ses arcanes et ses codes. Ces hackeurs parviendront-ils à contrôler l’univers en craquant les données des multinationales ? La formidable série Mr. Robot explore ce sujet actuel et brûlant. Elle n’est pas encore diffusée chez nous, mais elle a conquis un vaste public et obtenu 9/10 sur le site de référence IMDB.
Génie nerd
C’est l'histoire d'un pirate nommé Elliot Alderson (Rami Malek). Le jour, il bosse comme programmeur dans une boite de sécurité informatique. La nuit, il pourchasse les pervers sur Internet. Même ceux qu’il aime, il les pirate : sa meilleure amie et collègue, Angela (Portia Doubleday) ou sa psy (Gloria Reuben) à qui il ment effrontément. Orphelin, mal dans sa peau, camé, Elliot tente de survivre à ses angoisses et hallucinations.
Fuck society
Un jour, un certain Mr. Robot (Christian Slater) à la tête de FSociety, un groupuscule de hackers, aborde Elliot. Il doit les aider à réaliser leur objectif, détruire la multinationale E Corp, l’un des clients qu’Elliot est censé protéger. Il faut convaincre d’autres réseaux, pénétrer les systèmes les plus sécurisés pour démolir Wall Street. Les choses se corsent pour le génie asocial, d’autant qu’il a bien du mal à rester vissé dans la réalité. Réalisée avec soin, fouinant dans les sombres recoins de New-York et de Coney Island, la série raconte par la voix-off d’Elliot, ses hésitations, son basculement dans le monde virtuel qu’il s’est construit et qui l’envahit. Comme Dexter, le justicier à la double vie, Elliot fascine par son ambiguïté.
Parano
La série mélange habilement les intrigues de sa vie privée et celle de ses proches. Autour de lui tournent quelques jolies filles douées (Darlene, jouée par Carly Chaikin), dangereuses, menacées. De puissants managers, dont le plus inquiétant, Tyrell Wellick (Martin Wallström) nerd ambitieux qui enfile des gants pour tabasser des clochards. Le scénario, complexe et attentif aux personnages secondaires, s’inspire de Fight Club. Dans cet univers impitoyable, personne n’est à l’abri, la paranoïa règne tout au long de l’intrigue, usant de rythmes syncopés puis étirés, désarçonnant le spectateur et le rattrapant sur la durée.
Rami le fantôme
Sous une capuche noire, la paire d’yeux globuleux d’Elliot hypnotise. Son corps instable, sa façon de se mouvoir font de lui un fascinant fantôme. Possédé par son rôle, l’acteur Rami Malek mène la danse et se permet l’humour, le cynisme, la douceur, la mélancolie. Une série qui a ses codes, son jargon et ses adeptes.
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