Plus de 7 heures ! Il n'en fallait pas moins pour parler de l'incroyable vie sur et en dehors des rings et dresser le portrait complexe fascinant de Mohamed Ali.
Réalisé par Ken Burns, réalisateur connu pour ses nombreux documentaires sur l'histoire des États-Unis, notamment The Civil War ( documentaire de 11 H sur les 4 années de guerre de Sécession qui recevra de nombreux prix ) mais aussi The Rise and Fall of Jack Johnson ( documentaire sur Jack Johnson, 1er noir champion du monde poids lourds et pour lequel Mohamed Ali avait une grande admiration ).
Cette fresque est découpée en 4 parties, ou plutôt 4 rounds :
Round 1 : Le plus grand (1942-1964)
Né en 1942 à Louisville, Kentucky, dans une famille de la classe moyenne noire, Cassius Marcellus Clay Junior découvre la boxe par hasard, à 12 ans et sa fascination est immédiate. En 1955, le lynchage dans le Sud d'un garçon de son âge, Emmett Till, attise sa révolte contre la ségrégation.
Ce premier round nous fait découvrir l’ascension fulgurante du jeune homme, déjà grande gueule et insolent ("Je serai le plus grand") qui gravit les échelons et remporte, à 18 ans, la médaille d’or aux JO de 1960 dans la catégorie mi-lourds puis en 1964, à la surprise générale le titre de champion du monde poids lourds face au redoutable Sonny Liston...
Round 2 : Quel est mon nom ? (1964-1970)
Elijah Muhammad, le leader de Nation of Islam, veut faire fructifier la popularité du jeune champion si apte à capter la lumière...
Pour l'éloigner de Malcolm X, qu'il vient de congédier pour dissidence, il "offre" à Cassius Clay le nom de Mohamed Ali en l'accueillant au sein du mouvement...
Dans ce deuxième round, Ken burns n’oublie pas d’évoquer les différentes parts d’ombre du boxeur comme le moment où il décide de tournée le dos à son ami Malcolm X ainsi que sa cruauté assumée lorsqu’il humiliait certains de ses adversaires à grand renfort de trash talking. Cette deuxième partie revient aussi longuement sur son refus d'incorporer l'armée pour la guerre du Vietnam ("Je n'ai pas de problème avec les vietcongs") ce qui lui vaudra d'être déchu de ses titres mondiaux.
Round 3 : La rivalité (1970-1974)
Le 8 mars 1971, le Tout-New York se presse au "combat du siècle" au Madison Square Garden, pour voir Mohamed Ali et Joe Frazier s'affronter.
Ali n'aura de cesse de tourner en ridicule son adversaire, une attitude qui décevra grandement Frazier... Trop sûr de lui et mal entraîné, Ali perdit l'avantage après deux rounds et Frazier remporta le titre. Cette troisième partie se concentre essentiellement sur la grande rivalité opposant les deux boxeurs et nous permet d'en apprendre davantage sur l'enfance difficile de Smokin' Joe Frazier jusqu'à son ascension au titre de champion du monde.
Round 4 : Le prix à payer (1974-2016)
À l’automne 1974, le monde a les yeux rivés sur Kinshasa, au Zaïre ou a lieu le fameux "Rumble in the Jungle" face George Foreman. Considéré comme l'un des plus grands combat de l'histoire, ce combat avait déjà été le sujet du superbe documentaire "when We Were Kings" sorti en 1996.
L’année suivante, il bat son éternelle rivale Joe Frazier lors de leurs troisièmes et dernière rencontre à Manille, qui restera dans l’histoire pour son extrême violence...Cette dernière partie est surement la plus émouvante, on y suit le déclin sportif d'Ali mais aussi et surtout son long et dernier combat contre la maladie de parkinson....
Parsemés de nombreux entretiens ainsi que d'une quantité impressionnantes d'images d'archives, Ken burnes nous livre une fresque incroyable sur l'un des plus grands sportifs de l'histoire mais aussi sur l'histoire de la société américaine à cette époque.